Comme partout en France ce 6 février, 5 jours avant les annonces du ministère, les Accompagnant-es des Elèves en Situation de Handicap (AESH) de la Vienne étaient mobilisé-es à l’appel de 10 organisations syndicales (SNUipp-FSU, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SNPI-FSU, CGT Educ’action, SE-UNSA, SGEN-CFDT, FNEP-FP-FO et SUD Education) Un rassemblement a eu lieu devant le rectorat et une délégation composée de 3 AESH et de 3 représentant-es syndicaux ont été reçu-es. L’audience a duré 1 heure et des sujets nationaux et locaux ont pu être abordés avec les 3 secrétaires généraux adjoints de l’Académie et le Directeur Académie de la Vienne. Si le sentiment a été d’avoir une écoute attentive avec une réelle compréhension, voire une gène, face aux difficultés que rencontrent les AESH dans leur vie professionnelle et quotidienne, peu de réponses concrètes ont été apportées. Soit parce que les réponses sont au niveau national comme la demande de création d’un véritable statut de fonction publique ou d’une une titularisation au bout de 2 ans de CDD, soit parce que les réponses qui peuvent être fournies localement doivent avoir l’accord du recteur :
Au niveau du Rectorat, nous avons demandé :
• Une revalorisation financière et des perspectives d’évolution financière. Le rectorat proposera une nouvelle grille salariale en mars avec un avancement afférent… soit enfin le respect de la circulaire datant de 2014 a rappelé la délégation. Les demandes concernant la demande d’une prime dite « Macron » pour les AESH et le relèvement du niveau des échelons sont à arbitrer par le Recteur. Il a été annoncé que suite à l’augmentation du SMIC, cela augmenterait automatiquement pour tous les AESH de 5 pts d’indice : en CDD à l’indice 325, CDI à 330. Les avenants sont en cours de rédaction. La délégation a aussi dénoncé la perte pour certain-es AESH de l’indemnité compensatrice de la CSG et rappelé lors du CTMEN du 30 janvier, que le ministère a répondu que les AESH (ou AED) qui n’auront pas de rupture entre deux contrats auprès d’un même employeur bénéficieront de l’indemnité compensatrice.
• Une définition du temps de travail hebdomadaire qui prend en compte le temps de préparation, de réunion … ainsi pour une prise en charge élève de 24h, un minimum de 26 ou 27h est nécessaire. Cela ferait passer les 60% actuels à 70%.
• Une amélioration des formations pour que cela soit des réelles formations spécialisées et non des informations. La demande est de bénéficier de formations plus spécifiques aux handicaps des élèves suivis.
• Une amélioration de l’information aux AESH sur leurs conditions d’exercice (contrats), sur leurs droits (action sociale, CPF …), sur les modalités des démarches à effectuer … Un Vademecum/guide de l’AESH a été évoqué et une lettre d’info en ligne avec les dernières publications sur l’intranet pouvant concerner les AESH.
• Une amélioration de leur suivi de gestion personnelle : réactualisation d’indice, demandes de SFT … Faites remonter vos dossiers en souffrance aux organisations syndicales pour tenter de faire accélérer les procédures.
• Une augmentation du nombre d’AESH sur la Vienne, dont le nombre est proportionnellement inférieur à ceux des autres départements de l’académie. L’IA de la Vienne a expliqué que le différentiel provenait de la MDPH qui préconisait moins d’AESH en Vienne que dans les autres départements … La délégation a quand même indiqué le manque d’AESH remplaçant pour compenser les absences.
La délégation a aussi exprimé son avis sur les projets nationaux en cours :
• Mise en place de 2 CDD de 3 ans avant le CDI décrit par le gouvernement comme « un contrat de travail beaucoup plus valorisant » : la délégation a dénoncé cette annonce qui continue à laisser pendant 6 ans des personnels à l’essai, en situation précaire
• Cumul emploi en scolaire et périscolaire : la délégation a montré la difficulté de la tâche en terme d’emplois du temps, de contrats, d’épuisement … et que le cumul de 2 emplois précaires n’a jamais permis la construction d’un contrat satisfaisant
• La mise en place des PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés). L’IA a été très positif sur ces nouveaux dispositifs qui peuvent permettre d’assurer un temps plein et une continuité sur un site aux AESH. La délégation a exprimé beaucoup de doutes sur la réalité de l’exercice au sein de ces structures où aucun garde-fou n’existera (comme les préconisations MDPH) en terme de gestion d’emploi du temps, du nombre d’élèves suivis ou de la multiplications d’handicaps différents à appréhender.