Communiqué : AESH en Vienne : quelles perspectives ?
Aujourd’hui, ce mardi 13 juin, un appel national à la grève pour les AESH est lancé par la FSU et l’intersyndicale éducation (CGT Educ’Action, FNEC-FP-FO, SNALC, SNCL, Sud éducation). Une semaine après la forte mobilisation contre la réforme des retraites, ce sont les AESH qui veulent porter leur voix pour lutter contre la précarité de leur métier.
Malgré les promesses du gouvernement, la situation des AESH n’évolue pas ou très peu. Les contrats de travail sont tous à temps partiel imposé (en moyenne 24h/semaine) et la possibilité d’obtenir un CDI après 3 ans ne résout en rien les problèmes de salaires, de reconnaissance et de conditions de travail des AESH :
– La grille salariale des AESH est devenue totalement obsolète en moins d’un an, les trois premiers échelons (9 ans de services) correspondent à une rémunération au SMIC. Ce tassement de la grille supprime l’évolution et la reconnaissance de l’expérience professionnelle.
– Les annonces faites lors de la Conférence Nationale du Handicap est même une étape supplémentaire du mépris subi en ne reconnaissant pas ce métier et en souhaitant faire disparaître plus de 130 000 agents (fusion des métiers AESH et AED). Dans l’Éducation Nationale, AESH est le deuxième emploi avec 1 AESH pour environ 8 enseignant-es.
– Les conditions de travail se sont détériorées avec la mutualisation excessive des élèves. Le nombre trop faible d’AESH et l’augmentation des notifications d’accompagnements obligent les AESH à accompagner plus d’élèves, cela se traduit par la baisse du nombre d’heures d’accompagnement. Sans compter les affectations sur plusieurs établissements (jusqu’à 3) où il faut faire concorder les emplois du temps des élèves accompagnés.
Pourtant, pour beaucoup d’AESH, cet appel à la grève ne pourra pas être suivi du fait de la situation de grande pauvreté dans laquelle ils et elles sont plongé·es dans le contexte d’une forte inflation. Chaque jour de grève correspond à 1/30 de moins sur la fiche de paie, tout le monde ne peut pas se le permettre. Pour plusieurs AESH, la solution pour boucler les fins de mois, c’est d’avoir un deuxième travail en complément. Alors comment ne pas comprendre la nécessité vitale de permettre aux AESH de vivre de leur métier rendu indispensable à la réussite de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Le pari d’une école réellement inclusive passe par la professionnalisation des AESH en leur octroyant un salaire décent, une formation qualifiante, une reconnaissance de leur métier et des conditions de travail qui contribuent à un métier pérenne.
le 13 juin 2023 à Poitiers