La FSU de l’académie de Poitiers a obtenu une audience le jeudi 4 avril. Cette fois ci c’est Jean René Garcia conseiller politiques interministérielles au MEN qui nous a reçu.
Lors de la dernière audience, nous n’avions pas reçu les réponses attendues et espérions avoir des réponses ce jour.
Il a fallu aborder les thèmes en 30 minutes, montre en main, cette fois ci en abordant tous les thèmes puis en espérant une réponse….
La FSU de l’académie de Poitiers avait obtenu une audience lundi 10 septembre 2018 auprès de Mme Bourhis, conseillère sociale auprès du ministre Blanquer : https://fsu86.fsu.fr/audience-la-fsu-intervient-et-pose-des-questions%e2%80%89precises/
Pour rappel nous n’avions pas reçu de réponse sur le pouvoir d’achat, parcousup, sport scolaire et jeunesse, ouverture de la liste complémentaire, réforme des lycées, suite sur les problèmes au rectorat
Les questions et positions de la FSU
Le conseiller du ministre nous entend et fera une retranscription auprès du ministre. Il y aura une mise en place de gestion des ressources humaines de proximité.
La loi Blanquer est toujours en consultation auprès des organisations syndicales selon lui. Selon nous il n’y aucune discussion sur le cœur de la réforme. Or rien ne peut se faire sans les enseignants et les représentant.es
Le ministre dit écouter et fait de la communication laissant penser qu’il pourrait changer des choses à la marge.
Le ministre n’a pas de mépris pour les enseignants. Il les défend selon lui. Les termes qu’il utilise prouve, semaine après semaine, le contraire.
En 2 ans, le ministre aurait effectué plus de 218 déplacements dans les écoles et établissements. Il n’a jamais été accessible directement aux personnels et leurs représentant.es.
Le processus de la réforme n’est pas encore terminé selon lui mais ce sont des déclarations qui n’engagent que lui puisqu’il n’y aucun espace de négociations qui pourraient infléchir l’esprit de cette réforme nocive pour les disciplines, les contenus d’enseignement et l’avenir des élèves.
Le conseiller du ministre s’engage à nous faire une réponse officielle sur les questions soulevées.
1er degré
Mouvement départemental, Évaluations Nationales
Mouvement intra départemental :
- Nouveau logiciel défaillant
- ne permettant pas une prise en compte des spécificités départementales
- mis en place dans l’urgence
- => demande de l’abandon de ce nouveau mouvement départemental et de la remise en place du mouvement sur les règles existantes l’an passé dans les départements.
Postes adaptés :
- augmentation des collègues relevant d’une RQTH mis à la retraite pour invalidité sans qu’aucun poste ne leur soit proposé
- Nombreux collègues obligés de financer leur allégement de service en prenant des temps partiels
- => nécessité d’augmenter les moyens globaux sur les postes adaptés et les allégements de service.
Evaluations nationales :
- pressions réalisées sur les collègues
- remise en question de leur professionnalisme
- ces collègues font leur travail, ils évaluent les élèves avec des outils propres comme le permet la liberté pédagogique
- des pressions sont exercées localement sur les collègues avec des menaces de sanction.
- Le SNUipp-FSU ne peut accepter que cette situation perdure et demande à ce que le Ministère rappelle aux IA-DASEN l’importance de maintenir le dialogue avec ces collègues sans remettre en question leurs qualités professionnelles.
2nd degré
Réforme des lycées
Le Snes- Fsu a rappelé son opposition aux réformes du Bac, du lycée et de la voie professionnelle. Nous avons dénoncé le mépris avec lequel sont traités les enseignants:
- Les incertitudes sur les programmes et les épreuves du nouveau Bac.
- L’improvisation totale quant à l’orientation des élèves et les arguments mensongers pour les familles qui n’auront le choix que des places disponibles.
- La surcharge de travail des professeurs principaux qui s’il n’ont pas déjà démissionnés ne seront pas volontaires l’an prochain.
- Les conditions de la rentrée 2019 avec ses premières suppressions de postes liées à la réforme et qui seront amplifiées l’an prochain.
- Les effectifs surchargés dans les divisions tant dans les lycées que les collèges, le nombre croissant des heures supplémentaires. La non prise en compte des élèves du dispositif Ulis dans l’effectif des divisions.
- Les enseignants sont traités avec mépris et l’épuisement professionnel lié aux réformes et aux conditions de travail nous guettent. Les personnels n’ont pas confiance dans le ministre L’éducation nationale qui semble s’être installé à Bercy.
- Nous avons rappelé notre attachement à un service public d’éducation de qualité.
C’est la 1ère réforme en 20 ans de représentation syndicale a être menée avec une réduction de postes. Cette réforme est contestable et contestée sur le fond et dans la forme. C’est une réforme budgétaire destinée à supprimer des postes en modifiant en profondeur la nature de nos missions.
Nous savons qu’il y aura de réels problèmes de réduction de poste dans les établissements dès la rentrée 2020. Cela a d’ailleurs commencé dès cette année avec -141 ETP dont 76 en lycée. De plus, le trop peu d’entrants dans notre académies, jumelé avec l’augmentation des HSA dans des proportions déraisonnable, va provoquer un déficit d’enseignants titulaires, ce qui va ré-amorcer la pompe à précarité, et accentuer la pénurie de TZR, dont beaucoup vont légitimement arriver sur poste fixe à cette rentrée. En EPS, on va “tomber” à moins de 6% de TZR qui seront en majorité affectés à l’année pour compenser les manques.
Les TRMD vont être revus suite aux choix des élèves en terme de spécialités. ceci aura des répercussion directes et immédiates sur les collègues de certaines disciplines qui seront “moins prisées” et qui se retrouveront en poste partagés avec des compléments de service hors de leur établissement d’affectation.
Conflictualité dans établissements scolaires:
Plusieurs actions sont en cours, et l’EPLE est devenu l’espace professionnel où se cristallise les tensions liées au désaccord massif de la profession à l’égard des réformes engagées (pétition, démission de PP). Par endroit, des chefs d’établissement font pression sur les collègues. Cette démarche de l’administration fait écho avec Art 1 de la loi Blanquer.
Nous serons vigilants et nous ferons remonter tout type de pressions. L’expression organisée d’un désaccord, notamment, au travers d’analyses et d’actions syndicales est un droit constitutionnel reconnu à tous les salariés. Les fonctionnaires ne font pas exception à la loi, au regard des règles du Code de la Fonction publique.
La discipline EPS
Le SNEP-Fsu Poitiers revendication d’une épreuve EPS au DNB.
D’autre part, nous avons réitéré notre demande de “Spécialité EPS” notamment basée sur l’attrait des jeunes pour la poursuite d’études supérieures en STAPS. Nous avons demandé au représentant du ministre qu’une expérimentation destinée à apprécier la plus-value d’une Spécialité EPS puisse être mise en place, notamment sur des territoires intermédiaires comme le nôtre où bien souvent les jeunes n’ont que l’École pour réussir.
=> choix de plusieurs académies expérimentales, ayant eu des options lourdes EPS (2) et étant rurale.
Nous demandons que l’Académie de Poitiers se porte volontaire, car nous sommes l’académie la plus sportive de la nouvelle aquitaine, avec près de 40% des dispositifs sportifs en lien avec le milieu scolaire ( Options EPS, Sections Sportives Scolaires, Pôles France, et près de 40 000 élèves licencié.es à l’UNSS et investis sur les 3 composantes du Projet Académique de Développement du Sport Scolaire autour de l’animation, la rencontre sportive, la formation des JOF et l’inclusion des jeunes à besoins particuliers dans le cadre du Sport Adapté).
Le profil de l’Académie de Poitiers rempli tous les critères. Pour le SNEP-Fsu, rien ne s’oppose à ce qu’elle soit candidate pour accueillir cette expérimentation. Nous le demandons.
Formation des enseignants
Formation des enseignants
- Annonces concernant le prérecrutement dès la L2: comment est pensée l’articulation entre le prérecrutement des AED et les UE de prépro du parcours MEEF proposées par l’université, sachant que les étudiants en prépro sont déjà tenus d’effectuer des stages ? Est-ce qu’il est envisagé de renforcer ces parcours ? Suffit-il d’observer et de répéter pour se former ?
- Concernant les modalités de formation et de concours : même si des concertations sont en cours, les collègues et étudiants sont en attente d’indications sur la ligne du ministère (comment envisage-t-il les modalités des stages pendant le master, l’articulation avec la formation, à quoi va ressembler le concours, comment intégrer la dimension professionnelle, tout en garantissant son adossement à la recherche, ?), quelles seront les modalités de stage post-concours (service ?) ; qu’en est-il des INSPE qui ne pourraient pas respecter la répartition des intervenants: dans le cas où il y aurait trop de collègues détachés à temps plein, qu’adviendra-t-il d’eux ? ; Envisage-t-on une formation de tuteurs appelés à accueillir tous les stagiaires ?
- Qu’en est-il ensuite de la formation d’un candidat non MEEF qui aurait le concours: à quoi ressemblerait sa première année d’enseignement? serait-il face à une classe à temps plein? quelle formation pour l’accompagner dans l’entrée dans le métier? proposée par qui? sur quel temps?
- Concernant Parcoursup : bilan ? modifications ? sur Poitiers augmentation de 35% des voeux à la clôture par rapport à l’an dernier mais sans augmentation des moyens. Est-ce que Parcoursup répond réellement au problème d’affectation des jeunes?
Rectorat de Poitiers
Pouvoir d’achat. Salaire
- Nous gagnions plus de 2 fois le SMIC dans les années 1980 maintenant c’est 1,1 fois le SMIC !
- Nous sommes les plus bas salaires des catégories A de la fonction publique
- En Allemagne les enseignants gagnent 2,5 fois plus par exemple
- Nous sommes en fin de tableau des salaires des pays européens : entre la Grèce et la Slovénie, loin derrière l’Espagne par exemple.
- Les enseignants du Portugal sont mieux payés que nous alors que leur PIB est égal à 8% du notre.
- La France est la 6ème puissance économique mondiale, comment se fait-il que les enseignants Français soient si peu considérés et rémunérés.