CDEN du 14 mars 2024

Le CDEN est le conseil départemental de l’éducation nationale. Il était présidé par le sous-préfet de Châtellerault, l’IA-Dasen et le président adjoint du conseil départemental.

Le CDEN est composé de représentant-es :
– des collectivités locales
– des personnels des établissements d’enseignement et de formation. La délégation FSU/CGT Educ’Action est la délégation majoritaire avec 5 élu-es.
– des usagers-ères (parents d’élèves, associations, etc.).

Contexte : Ce CDEN s’est tenu en présentiel au rectorat avec un quorum juste atteint (17/30). Devant le CDEN, peu de mobilisations des parents malgré l’appel des APE des parents des écoles de Benassay/Lavausseau, de Bonneuil Matours, Leugny pour manifester contre les fermetures de classe.

Déclaration liminaire de la FSU/CGT Educ’Action : 

Dans sa déclaration liminaire, la FSU-CGT Educ’action a notamment mis en avant :

  • la grève fonction publique du 19 mars (voir lien – intention de faire grève jusqu’à samedi minuit 16 mars pour les PE en responsabilité classe le mardi 19)
  • le financement des écoles privées à 75% sur fonds publics, et les dotations non obligatoires du conseil départemental vers les collèges privés (400 000€ par an)
  • la non prise en compte de la parole du terrain par notre ministère
  • le refus du “choc des savoirs”
  • les problèmes de remplacement systémiques
  • les situations des élèves “à comportement troublé” qui déstabilisent nos écoles
  • les mobilisations des parents et des élu-es contre les fermetures nombreuses d’écoles

Retrouvez la déclaration complète en bas de ce compte rendu.

Réponse de l’Administration

Sur les groupes de Niveaux, le DASEN répond que être en attente des textes qui vont mettre en œuvre la réforme. Il insiste sur le fait que tout n’est sans doute pas aussi noir que ce que les déclarations liminaires laissent entendre et qu’il faut envisager localement comment mettre en oeuvre cette réforme pour qu’elle ne soit pas sur un schéma sélectif, mas fasse réussir tous les élèves. Il dit espérer qu’il sera possible de contrer les difficultés par la volonté, la positivité, et l’appui sur des directives nationales…

Il revient aussi sur la question du remplacement pour confirmer qu’il reste un problème dans la Vienne. Il indique cependant que le nombre de brigades est pour lui déjà conséquent et met en avant les 6 brigades formation continue mises en place cette année, créées grâce aux fermetures de classes l’année dernière… Il regrette qu’un certain nombre de remplaçant-es soient pris-es par des remplacements longs à l’année. Il explique qu’il lui semble ne pas pouvoir jouer plus au niveau quantitatif, c’est un “puits sans fond” selon lui, et qu’il tente donc de travailler sur le “point qualitatif”. Il envisage déjà une fragilité dans les écoles en janvier et février prochains et veillera à différer certaines formations.

Compétences de l’Etat

Carte scolaire 1er degré : rentrée 2024

559 élèves en moins sont annoncé-es pour la rentrée prochaine dans le 1er degré (depuis 2017, 3706 élèves en moins). L’IA a indiqué que l’ensemble des écoles aurait fait l’objet d’une analyse de la situation au regard des prévisions d’effectifs avec chacun des IEN.

L’IA, comme en CSA 86, a présenté la carte de la typologie des différents espaces ruraux. 61 % des élèves sont scolarisés en territoire rural. (72,7 % des écoles et presque 60% des classes). La baisse des effectifs s’applique de manière plus forte dans les territoires ruraux : moins 2159 élèves en rural et moins 573 élèves en urbain entre 2019 et 2023.

Il présente les priorités nationales et départementales pour justifier leurs incidences sur le nombre et la répartition d’ETP et par exemple : Le dédoublement des classes de GS en EP (2 postes), le plafonnement des classes GS, CP et CE1 à 24 hors EP (6 postes).

L’IA a ensuite présenté l’ensemble des mesures de carte scolaire du CSA 86 du 5 mars. Vous les retrouverez sur ce lien : https://snuipp86.fr/index.php/2024/03/05/ouvertures-fermetures-rentree-2024-choix-de-lia-au-csa-86-du-5-03-2024/

Les points portés par le SNUipp

La FSU/CGT Educ’Action a mis en avant :

  • la nécessité d’organiser l’école autrement, plus collectivement en remettant en place notamment le dispositif PDMQDC (plus de maître-sses que de classes) dans des écoles – Face à l’évolution de notre public et notamment de son hétérogénéité grandissante, l’exercice solitaire d’un enseignant-e dans une classe est quasi mission impossible dans bien des endroits. L’inspecteur d’académie chaque année se voit obligé d’affecter des enseignant-es en surnombre dans des écoles, comme à Civray que nous avons pris en exemple pour revendiquer le nécessaire ajout d’un moyen supplémentaire dans l’école, ce sont des affectations à titre provisoire, décidées en cours d’année pour parer à l’urgence et à la souffrance des personnels et des élèves, pris sur des moyens de remplacement. Pour la FSU-SNUipp, il faut recréer des postes de PDMQDC à titre définitif car ils sont un outil pour aider les élèves et permettre la réussite grâce aux leviers professionnels que donnent ce dispositif : travail en petit groupe, décloisonnement, co enseignement… Retrouvez le livret de réflexion sur ce dispositif sur ce lien.
  • la valeur et l’importance de nos écoles ne se limitent pas à des valeurs quantifiables, – Comme l’année dernière, l’IA a fait défiler ces chiffres : effectifs, taux de réussite par items aux évaluations nationales globaux et selon les territoires ruraux et urbains. Nous avons répondu à sa présentation que l’école est précieuse qu’elle soit en rural peu dense ou en quartier urbain défavorisé. Elle est un lieu, une ressource qui fait sens et œuvre à l’unité de notre société, au-delà des apprentissages. Elle est le lieu de vie, de sociabilisation de nombreux foyers, elle est un point de rassemblement, que c’est vers elle que les parents se tournent, que les situations de violence conjugale éclatent, c’est à l’école que les enseignant-es aident les collégiens à trouver des stages, les parents à remplir des documents administratifs. Chaque situation de fermeture / restructuration entraîne une perte d’accès aux services publics.
  • les situations d’effectifs qui devraient avoir une autre décision de carte scolaire :
    • Poitiers Tony Lainé élém, la FSU-SNUipp a porté l’indispensable nécessité d’ouverture dès maintenant sur l’école pour faire face aux effectifs de cycle 3 trop important, à la fois pour anticiper les travaux nécessaires, l’organisation pédagogique et que le poste paraisse au mouvement. Les autres organisations syndicales et la FCPE ont soutenu la demande de la FSU-SNUipp sur cette école.
    • Ingrandes élém, la FSU-SNUipp a fait remonter la nécessité d’ouverture immédiate d’une classe au regard des effectifs et de l’organisation pédagogique complexe sur 3 classes avec des élèves à besoins particuliers, situation encore plus forte que l’année dernière qui avait abouti à une ouverture provisoire à la rentrée.
    • Poitiers Allard-Ferry, la FSU-SNUipp a fait remonter l’inquiétude de l’école qui va se retrouver avec des effectifs entre 25/26 élèves par classe sur tous les niveaux avec une diversité du public que l’IPS de l’école ne montre pas (enfants migrants, Ulis…) et que la situation était, a minima, à inscrire dans les situations d’école à surveiller à la rentrée.
  • la satisfaction de voir la création de certains postes que nous demandons : appui à la direction, enseignant référent, conseillers pédas, dispositifs moins de 3 ans, coordo secteur rep et rural.

Des élu-es sont intervenu·es également pour questionner l’IA sur des fermetures : Benassay, Romagne, Leugny, Ayron.

Nouvelles mesures/annonces depuis le CSA 86

Après les interventions des représentant·es des personnels, des parents d’élèves et des maires, puis suite à une suspension séance, l’IA-DASEN a présenté par rapport à ces annonces du CSA du 5 mars des modifications ou des précisions.

  • annulation de la fermeture sur Leugny, car le maire a refusé la fermeture du poste sur l’école qui aurait signifié la fermeture de l’école, la fermeture est transférée sur St Rémy s/ Creuse
  • transfert de la fermeture de Benassay à Lavausseau
  • l’ouverture du dispositif de moins de trois ans sur Loudun est précisée sur l’école du Chat Botté de Loudun.
  • annulation de la fermeture sur Romagne

Il reste à l’IA 6 postes en réserve.

Voici le récapitulatif des mesures pour la rentrée 2024 : https://snuipp86.fr/index.php/2024/03/15/ouvertures-fermetures-rentree-2024-decisions-suite-au-cden-86-du-14-03-2024/

Vote carte scolaire 1er degré

Toujours pas de postes de remplaçant-es en plus, toujours pas de personnels Rased en plus, toujours pas de postes en établissements spécialisés en plus, pas d’ouvertures en plus malgré des effectifs de certaines écoles portées par la Fsu Snuipp Vienne qui le justifient comme à Ingrandes elem ou Poitiers Tony Lainé elem, toujours pas de création de postes de PDMQDC alors que cela est nécessaire sur certaines écoles comme à Civray…

La FSU/CGT Educ’Action a voté donc en contre comme en CSA 86.

  • 4 “Pour” : 3 représentant-es des maires, 1 conseil départemental
  • 7 “Abstention” : 3 FCPE, 2 Unsa, 1 Ligue, 1 représentant-e des maires
  • 6 “Contre” : 4 FSU-CGT Educ’action, 2 Fo

Les prochaines étapes de la carte scolaire se dérouleront à la rentrée

Suite à une énième intervention de la FSU-SNUipp sur Poitiers Tony Lainé élém, l’IENA précise que le travail avec la mairie se fait aussi en amont et que potentiellement, si les effectifs annoncés par la FSU-SNUipp 86 se confirment, des travaux peuvent être programmés sans attendre l’ouverture officielle en CSA de rentrée.

Effectifs et structures prévisionnelles des collèges : rentrée 2024

Les effectifs en collège sont présentés. Il y aura, d’après les prévisions, 183 élèves en moins dans les collèges à la rentrée prochaine, ce qui permet au DASEN de justifier le retrait de six divisions et quatre postes.

La FSU/CGT Educ’Action a fait un zoom sur quelques collèges : 

  • France Bloch Sérazin : des classes très chargées alors que nous alertons depuis des années sur la fragilité de cet établissement
  • Concernant les IPS, on constate que des collèges qui ont des IPS plus basses que celles de collèges en éducation prioritaire connaissent les mêmes règles de calcul pour l’ouverture ou la fermeture de divisions. On peut citer Loudun où les élèves de 6ème seront près de 27 par classe, St Jean de Sauves avec 28 élèves en moyenne en 5ème, Mirebeau avec des niveaux 5ème et 3ème très chargés, idem en 5ème et 4ème à Dangé St Romain. La question demeure : comment faire réussir tous les élèves dans des secteurs défavorisés avec des classes aussi chargées ?
  • Joséphine Baker : désormais le plus gros collège avec 884 élèves. La structure peut-elle absorber autant d’élèves? (salles, self, installations sportives…). Le problème des fermetures de postes sur Henri IV et des ouvertures sur Joséphine Baker reste entier même si nous avons eu des informations en CSA. Les collègues concernés ont eu des informations contradictoires. Il conviendra de les accompagner au mieux.
  • Lusignan : 27,31 élèves en moyenne par division tous niveaux confondus! C’est trop, surtout pour un établissement qui a connu des difficultés et un climat scolaire dégradé.
  • Suppression divisions : -183 élèves et -6 divisions. Quels niveaux par collège sont concernés? Comment sont calculés les retraits d’heures dans les DGH ? A certains endroits les collèges perdent plus que 29h lors de la suppression d’une division (Charroux par exemple avec une division en moins et 38h retirées). Sachant que les élèves de 6ème perdent 1h hebdomadaire dans leur EDT avec la réforme.

La FSU/CGT Educ’Action a dénoncé :

  • la mise en place d’une réforme du collège qui ne dit pas son nom via les mesures du Choc des Savoirs et sans aucun texte réglementaire : mise en place de groupes en barrettes en Français et maths ce qui va complexifier les EDT surtout si ceux-ci bougent dans l’année, casser le groupe classe et stigmatiser les élèves. L’obligation d’obtenir le DNB pour accéder aux lycées généraux, technologiques et professionnels va décourager des élèves et réduire leurs parcours scolaires. La mise en place de nouveaux programmes dans tous les niveaux du collège dans un temps très court va mettre les collègues dans la difficulté. Quant à la labellisation des manuels, on peut se demander quel sera leur contenu en cas d’alternance politique à l’extrême droite.
  • Ces mesures rejetées quasi unanimement en CSE se doublent d’un mépris de l’éducation au vu des annonces de saignée budgétaire. Comment justifier ces réformes alors qu’on va réduire de près de 400 millions d’euros la masse budgétaire du second degré?
  • Classes à Horaires Aménagées (CHA) – Evolution de la carte des formations artistique, culturelle et sportive

Le DASEN indique favoriser les collèges d’Éducation Prioritaire ou présentant des fragilités pour ouvrir des formations culturelles. Ouvertures :

CHA Musique à l’Isle Jourdain et Gençay

CHA Théâtre à Descartes Châtellerault

Territoires éducatifs ruraux : rentrée 2024

Après 3 départements pilotes en 2021, le ministère de l’éducation nationale a demandé à chaque département de mettre en place au moins un TER, territoire éducatif rural. Dans la Vienne, il est créé sur les secteurs des collèges de Loudun et de St Jean de Sauves, 21 écoles sont concernées. Une coordination pour les 2 territoires est mise en place depuis novembre avec une décharge de 0.50. En 2025, ce serait le secteur de Civray qui serait peut être priorisé.

Un TER, c’est un projet territorial qui rassemble les écoles du secteur, le collège et le lycée correspondant, le département, la CAF, l’ARS, les associations… Ensemble, ils doivent écrire un projet de territoire pour favoriser la réussite des élèves. Il y a un financement de 30 000 € valable 3 ans. Si l’on répartit ce budget entre tou-tes les acteur-rices, il ne reste pas grand chose pour les écoles…

L’administration souhaite engager un travail de convergence avec les services de la CAF, les communes et les EPCI. Ce travail vise à agir sur un territoire où des fragilités sont détectées, sur la base du volontariat pour les enseignant-es selon l’administration même si de fait, les enseignant-es vont devoir adhérer aux projets à un moment. L’administration doit trouver comment organiser ces temps de formation. Des conventions sont en cours d’écriture incluant une décharge de 0,50% et des moyens financiers.

3 objectifs identifiés :

  • Accompagner les élèves vers l’amélioration des compétences scolaires : lecture, ouverture culturelle
  • Développer les compétences psychosociales sur l’ensemble de la communauté de communes du pays loudunais
  • Encourager l’ambition scolaire des jeunes du pays Loudunais : suivi de l’absentéisme et du décrochage, soutien aux élèves en difficulté, découverte des entreprises

Organisation du temps scolaire

3 modifications du temps scolaire ont été présentées à ce CDEN pour la rentrée 2024 :

  • Jouhet : passage à 4 jours
  • Poitiers Andersen maternelle (Batiment B) : modification horaires sur 4 jours ½ pendant les travaux
  • Sommières du Clain : passage à 4 jours

Vote : La FSU/CGT Educ’Action s’est abstenue. 11 abstentions et 5 Pour

Compétences du conseil départemental

Indemnité Réglementaire de Logement pour les instituteurs et institutrices : 

Le montant de cette indemnité est fixé à 2 185 euros annuels. Il n’a pas évolué depuis 13 ans. Il reste une seule institutrice dans le département. La FSU/CGT Educ’action a dénoncé la non prise en compte de l’inflation, notamment sur l’énergie.

Vote : La FSU/CGT Educ’Action a voté contre. 

  • Pour :
  • Contre : 8
  • Abstention 8

Territoires éducatifs ruraux : rentrée 2024

Les nouvelles fonctionnalités de l’Espace Numérique de l’Education et de la Jeunesse dans le 2nd degré

  • Espace de stockage de 5 Go, accessible depuis n’importe quel appareil connecté à internet. Données protégées et hébergées en France => certification « SecNumCloud » en cours d’obtention par Docaposte.
  • Partage de ressources GAR : ajout d’une ressource GAR à partir du cahier de texte de pronote, copier le lien d’une ressource GAR et la partager dans Pronote ou dans les espaces de travail.
  • Espaces de travail collaboratifs sécurisés, à la main des chefs d’établissement et des enseignants, avec une possibilité de définir les rôles et les droits d’accès (multi-établissements, association de parents d’élèves)
  • Parcours pédagogiques individualisés à créer et utiliser par les enseignant-es.

Evolution du bouquet de ressources numériques 2nd degré

  • Des ressources pédagogiques accessibles partout (maison, bus, école..), tout le temps, et sur différents supports (tablette, PC,…)
  •  Dans l’ENEJ :
    • Les cours, quiz et vidéos sont préparés par des enseignants et sont conformes aux programmes scolaires du ministère de l’Education Nationale (Enseigno)
    • Les matières : mathématiques, français, histoire, géographie, anglais, sciences
    • Des parcours personnalisés peuvent être envoyés par l’enseignant auprès de 1 ou plusieurs élèves
    • L’élève peut réaliser les parcours envoyés par l’enseignant et s’il le souhaite réviser avec des quiz, des vidéos, des fiches de cours, des annales
    • Des modules de révision spécifiques sont disponibles pour le brevet des collèges (avec des fiches et des exercices issus des annales)

TNE : bilan étape pour la Collectivité cheffe de file

Budget pour le plan TNE de la Vienne : plus de 8 000 000 d’euros (5,6 millions de subvention de la Banque des territoires de l’Etat réparties entre le Rectorat et le Département, 2,7 millions de cofinancement obligatoire des collectivités).

Des investissements d’équipement (lab pédagogiques numériques, visio-conférence, équipements mobiles pour les élèves) priorisés dans les 9 collèges pilotes et dans certains autres établissements à la marge.

La délégation FSU/CGT Educ’action est intervenue sur la situation réelle dans les collèges de la Vienne. Elle a rappelé qu’en rural les collèges étaient parfois limités dans leur utilisation des outils par un débit largement insuffisant et par du matériel vieillissant. De plus, la solution du tout tablettes ne répond pas toujours aux besoins des enseignants et on note des problèmes de compatibilité entre Apple et Pronote. Il faut également tenir compte des personnels itinérants qui, bien souvent, utilisent leur smartphone pour accéder aux services.

Les TNE demandent une grosse formation qui a été imposée hors temps scolaire. Si les collègues ne nient pas l’intérêt des contenus, ceux-ci nous rappellent que la formation doit être intégrée au temps de travail effectif. De plus, ils remarquent que l’offre de formation globale a fortement diminué au profit de formations obligatoires ou fléchées. Enfin, les collègues nous font part de contenus qui ne tiennent pas compte de spécificités disciplinaires comme en EPS ou Arts Plastiques.

La délégation FSU/CGT Educ’action a demandé le bilan des investissements dans l’équipement et les ressources numériques pour le 1er degré. Elle a interrogé les différents financeurs sur l’avenir de ces subventions numériques. En effet, si les subventions du plan TNE ont l’intérêt d’équiper progressivement certains établissements, collèges et écoles, la mise en œuvre réelle dans les pratiques des enseignants et des élèves va demander du temps. Il serait absurde que les investissements et les formations s’arrêtent dans 1 an à la fin de l’expérimentation TNE. Le département indique que la volonté est de pérenniser ces investissements, mais effectivement le financement de l’état ne va pas continuer. Sur le financement des ressources, l’IA Dasen indique que cela dépendra de l’utilisation par les collègues

La FSU-CGT Educ’ation est critique sur la part de ces subventions publiques pour le numérique qui se dirigent vers les entreprises privées EdTech dit d’innovation pédagogique, qui ont été accessibles seulement le mois dernier pour les écoles (1,5 an après le début de l’expérimentation) sur la plateforme GAR et qui deviendront payantes dans 1 an. Comment les écoles et les collectivités pourront financer cela ? Les investissements pour le numérique avec TNE restent très contraignants pour les équipes (certains logiciels, certains types de matériel, certains abonnements à des méthodes numériques en lien avec des livres par exemple…) ne sont pas possibles dans le cadre de cette subvention. Les équipes ont besoin de liberté dans le choix de leurs ressources pédagogiques hybrides, mêlant numérique, audios, matériel de manipulation et doivent disposer d ‘enveloppes financières moins contraintes en fonction de leurs besoins.

TNE : Inclusion numérique

Aide à la parentalité : recyclage des anciens ordinateurs et dons aux familles.

Evènement Les heures numériques pour investir les familles sur le sujet de l’accès au numérique.

Sectorisation des collèges

Le conseil départemental avait annoncé une modification des sectorisations des collèges sur Poitiers, ou proche, pour la rentrée 2025. Les raisons étant les variations d’effectifs de certains établissements et la réouverture en septembre 2025 du collège Henri IV de Poitiers peut offrir de nouvelles opportunités dans le secteur urbain de Poitiers.

Les effectifs à 5 ans montrent une relative stagnation avec des différences entre le périurbain qui augmente, une relative baisse en urbain et une baisse en rural.

Ce sont les mouvements de populations et les arrivées dans le département qui font varier les effectifs. Or, celles-ci ne sont pas prévisibles, au contraire de la démographie. Ces arrivées se font principalement dans les quartiers les moins favorisés.

Pour rappel, le secteur de l’école Charles Perrault sera bien affecté au collège du Jardin des Plantes à la rentrée 2024. Concernant la volonté affichée de développer la mixité sociale, le représentant du département rappelle qu’elle est d’abord liée à l’habitat et que ce n’est pas la mixité des écoles qui crée de la mixité sociale.

6 réunions vont avoir lieu entre avril et octobre pour des décisions prises en CDEN en novembre 2024.

La FSU et la CGT Educ’action seront partie prenantes de ces groupes de travail. 

A la question de la FSU CGT Educ’action de la capacité d’accueil du collège Henri IV, initialement prévue à 450 élèves pour absorber le trop plein d’élèves dans les collèges de l’agglomération de Poitiers, le représentant du département répond que les établissements qui sont en sureffectif, Jules Verne et Jean Moulin, sont tous à l’est de la commune de Poitiers. Or, il n’est pas possible d’augmenter la capacité d’accueil de ces deux établissements puisqu’ils ne disposent pas de terrain pour les agrandir. Le collège Henri IV ouvrira bien en septembre 2025. Avec 2 salles en plus que prévu, il pourrait accueillir finalement plus des 450 élèves initialement attendus.

Le projet d’internat sur Clovis Pin est différé à cause de problématiques financières de la région.

pour la FSU/CGT Educ’Action : P. Ballu, J. Dupont, M. Menaut, V. Soumaille. 

Déclaration liminaire complète

Monsieur le préfet,

Monsieur le vice président du conseil départemental

Monsieur l’inspecteur d’académie,

Mesdames et messieurs les membres de ce CDEN,

Cela fait 4 mois que notre dernier CDEN a eu lieu. 4 mois donc, et 3 ministres différent-es. Nous profitons d’ailleurs de ce moment officiel pour remercier une nouvelle fois Mme Amélie Oudéa-Castera, ministre éphémère, qui a eu à cœur de mettre en avant un sujet que nous estimons crucial, l’ organisation et le financement des écoles et établissements privés. Est-il nécessaire ici de rappeler que 75 % du financement de ces établissements est assuré par de l’argent public ? En 2022, l’Etat a consacré un total de 8 milliards d’euros au financement de ces écoles privées. Ce chiffre monte même à 12 milliards si l’on prend en compte les collectivités. Malgré ce financement largement assuré par de l’argent public, les écoles privées sont responsables, en partie, de la cassure du contrat social qui ronge notre pays. En effet, la mixité sociale se retrouve mise à mal dans plusieurs secteurs. La Cour des comptes estime qu’elle est, dans ces établissements, « en fort recul depuis une vingtaine d’années ». De plus, il y a un vrai problème de contrôle de l’Etat dans le fonctionnement de l’enseignement privé sous contrat, catholique pour l’essentiel (96 % des établissements). Il ne se passe pas un mois sans qu’ une affaire n’éclate sur des atteintes à la laïcité, des preuves d’un enseignement réactionnaire ou des manquements aux valeurs de la république. C’est le cas actuellement dans la belle ville de Pau, au sein de l’ensemble scolaire de l’Immaculé conception et ses 2500 élèves. Ce gouvernement a favorisé l’école privée dès le début du premier quinquennat Macron, notamment quand la loi de 2019 du ministre Jean-Michel Blanquer, a entraîné un transfert estimé à 150 millions d’euros vers le secteur privé sans contrepartie, en pleine période de rigueur budgétaire. La FSU et la CGT réclament d’urgence un moratoire sur le financement des établissements privés. La FSU et la CGT demandent également au département d’arrêter d’allouer des sommes, qui ne sont pas obligatoires, aux collèges privés mais que permet la loi Falloux. D’autres départements, comme la Charente, ne le font pas. Pour la FSU et la CGT éduc’action, l’argent et les investissements publics doivent exclusivement bénéficier aux établissements publics et à leurs usagers. En cette période, où le gouvernement vient de supprimer 10 milliards de son budget pour éviter la faillite, cela sera évidemment une revendication que nous porterons lors de la journée de grève du 19 mars pour défendre le service public et les agent.es qui le font fonctionner.

Pour celles et ceux qui sont sur le terrain tous les jours, pour faire réussir toutes et tous les élèves, les ministres successifs n’ont malheureusement rien changé. Il est bien une constante de ce gouvernement : la non prise en compte, voire même la négation, de la parole du terrain. Pire, avec la formule marketing du “choc des savoirs”, ce sont des années de recherche et d’études indépendantes que ce gouvernement tente d’effacer par fanatisme idéologique ou opportunité électorale. Redoublement et groupes de niveaux, tant de sujets qui sentent bon les années 60 et qui ont déjà montré que leur caractéristique principale, est d’avoir un effet négatif sur les trajectoires scolaires. Cela constitue le meilleur déterminant du décrochage. Concernant les manuels scolaires imposés, il faut remonter un peu plus dans le temps, car il n’y avait que le gouvernement de Vichy, qui avait tenté l’expérience. Quant à la promotion ministérielle d’une méthode d’apprentissage obligatoire, c’est sans précédent dans l’histoire de l’école de la République. Lorsque l’on prend pour exemple la méthode dite “de Singapour”, si elle est intéressante à bien des niveaux, cela ne l’est pas plus que d’autres pratiques ou méthodes qui associent également le même triptyque «Concret-Imagé-Abstrait», triptyque qui correspond à un cadre théorique ancien datant de 1950. Ce qu’il serait bon de retenir de Singapour, c’est qu’elle n’investit pas avant tout sur les méthodes, mais sur ses enseignants par les salaires, les équipements mis à disposition ou sur la formation. Par exemple, chaque enseignant a droit à jusqu’à 100 heures de développement professionnel par an en institut ou à l’étranger.

Ce CDEN va arrêter les décisions de carte scolaire du 1er degré pour cette rentrée 2024. Et malheureusement, nous pouvons encore une fois faire le constat que les remontées du terrain ne connaîtront pas un aboutissement cette année. Tout d’abord, les collègues demandent des remplaçants, il n’y en aura pas de supplémentaire cette année. Notre département fait pourtant face à des journées avec parfois jusqu’à 68 classes non remplacées. Apprentissages perturbés, formations annulées, accentuation des problématiques de sécurité, épuisement professionnel des collègues qui s’accumulent et qui n’arrivent pas à répondre au juste droit des familles et des élèves à bénéficier d’un service public d’enseignement. Refus des temps partiels, des demandes de disponibilités, augmentation des risques psycho-sociaux pour les agents, le manque de remplacement est un fléau qui gangrène notre système et qui s’empirera forcément en 2024 au vu de la dotation académique. De plus, la communauté éducative demande des moyens et de l’aide pour permettre aux élèves à comportement troublé d’avoir une scolarité qui ait un sens, qu’ils soient reconnus en situation de handicap ou pas. Ces manques aboutissent déjà à une explosion des actes de violences, verbales et physiques, envers les autres élèves et les agents. Par manque de remplacement, les enseignant.es comprennent qu’ils n’auront pas de moyens de partir en formation et, concrètement, aucun nouveau moyen sur le terrain n’apparaît pour travailler avec les élèves : pas de personnels spécialisés en plus (rased, psychologue, brigade spécialisée), pas de places en établissement spécialisés en plus. Quant à vos choix de CDEN, qui ont amené pour une deuxième année, beaucoup de mobilisations de parents et d’élu-es, dont certains sont encore aujourd’hui devant les grilles du Rectorat, nous reviendrons pendant l’instance sur certaines situations de fermetures de classes, comme à Ingrandes élém, ou de non-ouvertures comme à Poitiers Tony Lainé élém ou à Civray.

Dans le second degré, où le collège est malmené, on assiste à des réformes qui s’empilent et mettent à mal le cadre national d’enseignement et mettent en concurrence les établissements, des effectifs à prendre en charge toujours trop élevés, une inclusion à marche forcée, un management parfois agressif niant la professionnalité des personnels. A l’heure de la préparation de rentrée 2024, la suppression de 4 postes dans les collèges de la Vienne annoncée au CSA du 12 mars rendra caduque les mesures “Choc des Savoirs”. En effet, ces mesures dont l’organisation est proposée sans aucun moyen supplémentaire dans les DGH fait l’objet de rudes débats en CA : pour financer les groupes de niveaux en Français et mathématiques, les établissements sont contraints de supprimer les quelques dédoublements et projets particuliers existants voire de piocher dans les heures de LCA/LCE. Les blocs de moyens provisoires et les heures supplémentaires se multiplient. Dans les collèges urbains saturés, comment trouver les salles ? Dans les collèges ruraux, comment trouver la ressource humaine ?

Las, les collègues sont vent debout contre cette réforme réactionnaire qui n’engendrerait que tri social des élèves au détriment des plus fragiles, perspective réduite d’orientation (DNB obligatoire pour aller au lycée), abandon de toute ambition émancipatrice des futurs citoyens. Cela aggraverait les conditions de travail des enseignant.es (progressions communes, pédagogie « encadrée »…) mais aussi de tous les personnels. De plus, des heures de soutien supplémentaires consacrées à la maîtrise des savoirs fondamentaux pourraient être proposées aux élèves dont les besoins auront été identifiés dans la limite de deux heures hebdomadaires. Là encore sans financement dans la DGH (HSE ? Pacte?) et hors la classe. Les élèves concernés se verraient alors soustraits à des enseignements obligatoires comme la LV2. On a bien supprimé la technologie en 6ème pour financer les heures de consolidation et d’approfondissement en maths et en Français à la rentrée dernière… Ces heures disparaissent ce qui aura pour effet la diminution d’une heure hebdomadaire pour les élèves de 6ème à la rentrée prochaine. Et une fois de plus, nous préparons cette rentrée sans texte réglementaire.

Il est plus que temps d’écouter les personnels et la FSU/CGT Educ’Action : ce que nous voulons ce sont des effectifs de classe abaissés, de meilleures conditions de travail et de salaire. C’est pour l’ensemble de ces raisons que ce 19 mars, la FSU et la CGT Educ’action seront dans la rue pour dire “non au choc des savoirs, oui au choc des salaires”.