CDEN du 21 juin 2022
Le CDEN est le conseil départemental de l’éducation nationale. Il était présidé par la Préfète, l’IA et le président adjoint du conseil départemental.
Le CDEN est composé de représentant-es :
– des collectivités locales
– des personnels des établissements d’enseignement et de formation. La délégation FSU/CGT Educ’Action est la délégation majoritaire avec 5 élu-es.
– des usagers-ères (parents d’élèves, associations, etc.).
Contexte : Ce CDEN était en mixte présentiel/visio.
Déclaration liminaire de la FSU/CGT Educ’Action :
- le Préfet,
- le vice-président du conseil départemental
- l’Inspecteur d’Académie,
Mesdames et messieurs les membres du CDEN,
Ce CDEN se tient après la séquence des résultats des élections qui a amené au renouvellement de mandat du président de la République et la constitution d’une assemblée nationale sans majorité absolue mais avec un nombre inédit et inquiétant d’élus du Rassemblement National. La capacité de gouverner est à ce jour mise en question, et pourtant des changements sont nécessaires pour notre société et pour notre éducation nationale, qui, à l’image de plusieurs services publics comme la santé, connaît une crise profonde.
Il s’agit d’abord d’une crise des ressources humaines car il manque des personnels pour couvrir les postes dans l’éducation nationale : au vu des résultats des concours, on peut l’expliquer par une crise du recrutement. Notre académie est peut-être moins impactée que d’autres dans le premier degré mais cette difficulté est durablement installée dans le second. Les jobs dating pour recruter des enseignant.es se multiplient et Mme la rectrice est intervenue dans le JT de France 3 pour faire appel aux bonnes volontés ! Cette séquence a été très mal vécue par la profession qui n’y a vu que du mépris. Cela ne règlera en rien la crise des vocations, à tel point que l’on peut craindre qu’il n’y ait pas suffisamment d’enseignants pour toutes les classes à la rentrée.
De plus, on observe une part grandissante de demandes de sortie de l’enseignement et de demandes de ruptures conventionnelles. Pour inverser cela, la question des salaires est évidemment un préalable. L’INSEE vient d’annoncer une nouvelle progression de l’inflation, avec 5,2% en rythme annuel au mois de mai. Côté salaires dans la fonction publique, en revanche, toujours rien à l’horizon ! Les gouvernements de tous les derniers quinquennats, portent une très lourde responsabilité dans le déni de reconnaissance de l’engagement professionnel des agent-es publics et dans l’affaiblissement du niveau de leurs rémunérations. Pour la FSU/CGT Educ’Action il faut immédiatement dégeler la valeur du point d’indice et la valoriser à la hauteur commandée par l’inflation, mais aussi, dès maintenant revaloriser l’ensemble de la grille indiciaire par une application uniforme d’un nombre significatif de points d’indice additionnels pour tout-es, à tous les échelons de tous les grades des corps et cadres d’emplois !
Le déni de reconnaissance de la valeur professionnelle des agent-es n’est pas seulement sur la question des salaires, mais aussi sur la prise en compte de la parole qui émane du terrain, et là aussi, le bât blesse. Car les collègues ne se sentent pas écouté-es, que ce soit sur la mise en oeuvre de l’école inclusive qui dysfonctionne dans beaucoup d’endroits mettant en souffrance les élèves ou les personnels, ou que ce soit sur la difficulté grandissante des élèves dans certains secteurs ruraux et urbains, dû à l’arrivée de nouveaux élèves socialement précaires ou à des élèves fortement fragilisé-es scolairement par la période COVID.
L’épisode de la crise caniculaire de la semaine dernière a d’ailleurs mis une nouvelle fois en lumière un décalage avec le terrain. Alors que la crise caniculaire était annoncée a minima une semaine avant, que tous les collègues savaient les difficultés qu’ils/elles allaient rencontrer, les écoles ont reçu l’annonce de la mesure de vendredi dernier, c’est à dire la liberté pour les parents de garder leurs enfants à domicile, pour la plupart à seulement 19h30 le jeudi soir sur la boîte école, soit après les parents et les médias. Pour les collègues, ce délai est incompréhensible, et rappelle avec colère, les procédures qui avaient été utilisées pendant la période du COVID et qui avaient été en partie modifiées positivement suite à la mobilisation de janvier dernier.
Dans les collèges, cette canicule a mis en lumière le fort besoin d’adapter les locaux aux aléas climatiques dont on a la certitude que les épisodes se répèteront à l’avenir.
A titre d’exemple dans le collège Joséphine Baker à Vouneuil s/ Biard, nouveau collègue de la Vienne, les collègues ont eu la désagréable surprise de constater des températures dépassant les 35° C à l’intérieur du bâtiment. En cause, les nombreuses baies vitrées qui ne sont pas équipées de protections extérieures. Pourtant, le CD avait déjà effectué ce constat au Jardin des Plantes où il avait fallu effectuer des aménagements. Aussi, il conviendrait de poursuivre rapidement les travaux de rénovation engagés par le CD là où les bâtis sont trop énergivores.
Concernant l’ordre du jour, la carte scolaire 1er degré est de nouveau d’actualité avec les opérations de carte scolaire, dites d’ajustement. Vos propos, M. l’Inspecteur d’Académie, lors du CTSD du 9 juin, sur le fait que vous ne sauriez pas quoi faire si vous aviez 30 postes en plus, ont heurté une partie de la profession. Comment pourrait-il en être autrement quand tous les jours, les collègues subissent le manque de remplaçant-es et doivent se répartir les élèves? Par exemple, une école, Lusignan maternelle pour ne pas la citer, a accueilli 45 élèves il y a 6 jours pour 1 seule enseignante. Comment pourrait-il en être autrement quand pour effectuer cette carte scolaire vous effectuez des fermetures qui vont dégrader le service public, comme la suppression d’un poste pour les élèves allophones sur Poitiers alors que les besoins sont là ou quand vous effectuez des fermetures en juin à Châtellerault Lagrange, dans le quartier des Renardières. En ce sens, plusieurs parents, élu-es ou collègues manifestaient pour porter la situation de leur école et ainsi, les écoles de Buxerolles Veil maternelle, Poitiers Renaudot maternelle ou Poitiers Pérochon maternelle étaient représentées ,
entre midi et deux devant le Conseil Départemental. La suppression du moyen supplémentaire à Poitiers Lainé maternelle, école qui a obtenu grâce à lui nationalement le prix « École inclusive » dans le cadre de la première édition (2020) du Prix Chercheurs en actes, école qui est mise en avant sur le site de l’académie de Poitiers par son dispositif, école qui faisait partie des sujets présentés avec emphase au ministre Pap N’Diaye ce vendredi dernier à Vouneuil /s Biard… cette suppression résonne comme une aberration dans notre école en recherche d’innovation. Enfin, comment les collègues pourraient entendre votre propos, quand certains besoins essentiels ne sont pas couverts et ne donnent pas lieu aux ouvertures nécessaires et suffisantes. Les postes de remplaçant.es, comme nous l’avons dit précédemment, non seulement pour pallier les absences de maladie, mais aussi pour permettre aux collègues de partir en formation, outil indispensable pour mettre en œuvre l’école de demain et faire face aux défis éducatifs du 21ème siècle. Les postes en GS en éducation prioritaire sont manquants également, car là où il devrait y avoir des classes à 12 comme annoncées, nous avons sur les écoles des Couronneries des effectifs à 15,16 voire 17 élèves ! Certaines écoles en rural se sentent également oubliées comme à Chiré ou sur le RPI Liniers/Lavoux/La Chapelle, où parents et élus étaient présents devant le CDEN, plusieurs classes sont à 27 enfants. Enfin, il manque également des postes en dehors des classes comme un poste dédié à la scolarisation des enfants du voyage, qui sont nombreux en Vienne à ne pas être revenus sur les bancs de l’école, des postes de Rased pour soutenir les équipes ou bien encore des postes pour des dispositifs de plus de maîtres que de classes.
Concernant le second degré, 4 ouvertures de divisions = 4 fermetures : arithmétique facile ! Le seul guide de cette préparation de rentrée, c’est le seuil de dédoublement! Cela aura pour conséquences de placer certains établissements dans la difficulté : conditions d’étude dégradées pour les élèves et conditions d’exercices aggravées pour les collègues. Cela pose également la question de la qualité de l’inclusion.
L’administration prend clairement la responsabilité de voir le climat scolaire se dégrader avec pour corollaire une hausse des incidents et des sanctions voire des conseils de discipline (déjà 40 en deux ans à Jean Moulin), et du côté des enseignant.es, un risque accru d’arrêts de travail (non remplacés) dûs à l’épuisement, voire des burn-out…
Pour la FSU-CGT Educ’action il faut au contraire s’atteler à la rénovation de nombreux chantiers dans l’éducation : plan d’investissement pour adapter les établissements et écoles au contexte environnemental, mise en place d’une réelle médecine du travail, financement des dédoublements et options dans les DGH, soutien aux directions dans le premier degré, nouvelle organisation des enseignements dans les collèges, carte de l’éducation prioritaire revue, recrutements massifs de titulaires et augmentation immédiate et substantielle des salaires afin de rendre enfin nos métiers attractifs.
Compétences de l’Etat
Carte scolaire 1er degré : rentrée 2022
Contexte
L’IA a fait un point pour introduire ses mesures. Il a rappelé qu’il y avait actuellement 315 écoles et que des travaux sont en cours pour restructurer le tissu scolaire. Il a indiqué comme futurs chantiers : Mauprévoir-Pressac ou sur Buxeuil ou Champniers/Blanzay.
L’IA a rappelé que la Vienne avait été dotée positivement en postes lors de ces dernières années (+ 51 ) alors que le nombre d’élèves avait chuté. A la rentrée prochaine, il y aura par exemple 587 élèves en moins à cette rentrée. S’il reconnaît que la majorité des moyens ont dû être utilisés pour les priorités ministérielles (dédoublement en éducation prio, limitation à 24 en GS/CP/CE1, augmentation des décharges direction, …), il observe une amélioration de l’accueil des élèves de manière générale car la moyenne d’élèves par classe a baissé.
Il a rappelé les priorités nationales et académiques de l’année :
- dédoublement en GS en REP
- GS, CP et CE1 à 24 maximum
- augmentation décharges de direction de 6 cl et 7 cl (passage à ⅓) et 12 cl et 13 cl (passage à 100%)
- aucune fermeture d’école sans accord local
- accueil et formation des stagiaires
L’IA est revenu sur les propos liminaires pour dire qu’il entendait la complexité des fluctuations d’effectifs sur Poitiers et Châtellerault, qu’il savait que le département était en tension sur le remplacement, et qu’il s’étonnait face aux constats “négatifs” sur l’école inclusive car il n’avait pas de remontées des parents d’élèves pour faire état de dysfonctionnements, qu’il n’y avait pas d’élèves sans place en structures.
La FSU/CGT Educ’action a étayé son propos sur l’école inclusive pour expliquer la souffrance de nombreux élèves et personnels en classe dite “ordinaire” car les moyens n’étaient pas suffisants pour permettre aux élèves en situation de handicap et dits “EBEP” d’apprendre dans des conditions satisfaisantes, malgré les efforts inestimables des équipes éducatives. Après avoir étayé son argumentaire avec 2 exemples concrets, 1 en rural et 1 en urbain, la FSU/CGT Educ’Action a rappelé le nombre très important de RSST déposé par les collègues.
Mesures prises
Depuis les mesures de carte scolaire actées en CTSD ce 9 juin (sur ce lien : http://snuipp86.fr/index.php/2022/06/09/liste-des-ouvertures-fermetures-resultats-ctsd-du-09-juin-2022/), il a effectué uniquement 3 modifications :
- Fermeture définitive à Châtellerault Carême – Cette classe avait été ouverte au CTSD de janvier de cette année… L’IA indique que les effectifs prévisionnels ne sont pas arrivés. La FSU/CGT Educ’Action a rappelé que cette école comptait une ULIS TED et qu’il fallait manipuler les effectifs avec précaution et réfléchir sur cette école en fonction, car avec la fermeture une classe pourrait être amenée à être classe référence de 4 élèves.
- Ouverture définitive à Châtellerault Lavoisier. Cette classe avait été fermée au CTSD de janvier de cette année… Face à la montée des effectifs, et après avoir inscrit l’école en situation à surveiller pour la rentrée 2022, l’IA a finalement décidé d’acter l’ouverture.
- Ouverture à titre provisoire sur le RPI Lavoux/La Chapelle Moulière/ Liniers. Pour la FSU/CGT Educ’Action, cette ouverture était une évidence au regard des effectifs. Avec 9 classes, 5 auraient eu 27 élèves, 2 auraient 26 élèves et les 2 dernières auraient été à 24 élèves. Ce RPI va donc fonctionner à 10 classes, soit comme en 2021/22 avant la fermeture de classe.
De plus, il indique l’affectation à l’année d’un des 2 postes de remplaçant-e à l’année sur Poitiers Andersen mat, pour permettre la création d’une classe supplémentaire pour l’année 2022/23 en GS dédoublées. Cette affectation dès maintenant et non à la rentrée, est une victoire de la FSU/CGT Educ’Action qui a porté avec force le quartier des Couronneries. L’IA a reconnu que les effectifs étaient au maximum à Poitiers Perrault et Poitiers Daudet mat pour l’accueil des GS, avec pas forcément la capacité d’ouvrir une classe en termes d’espace, d’où la décision de Poitiers Andersen mat.
Au final, cela fait :
- 10 ouvertures (6 définitives -dont 3 postes de remplacement, 2 brigades et 1 remplaçant-e à l’année sur Châtellerault- et 4 provisoires). La FSU/CGT Educ’Action a indiqué que les collègues ne verraient pas la différence en termes de remplacement, car avec les PES à plein temps à libérer 3 semaines pour leurs formations, cela va consommer 3 postes de remplacement.
- 8 fermetures dont 3 sur Châtellerault
- 1 fusion d’école actée : Bonneuil-Matours mat et élém. La FSU/CGT Educ’Action a porté l’augmentation de décharge de direction de la nouvelle école de ⅓ à ½ pour 2022/23 pour permettre de faire le lien entre les 2 équipes, avec les parents, les personnels municipaux…
- 1 transfert d’emploi à titre provisoire sur le RPI Morton – Roiffé – Saix : transfert d’une classe de l’école de Morton à Saix
- 4 comptages de rentrée annoncés : Colombiers prim, Châtellerault Lavoisier, Chiré en Montreuil, Montmorillon Ville Basse.
- 2.333 ETP de décharges exceptionnelles de direction. La FSU/CGT Educ’Action a dénoncé et demandé l’annulation de la baisse de décharge de direction de Poitiers Brel mat (passage de ½ à ⅓) et de Poitiers Renaudot mat (passage de 100% à ¾). La FSU/CGT Educ’Action a mis en avant la complexité des missions, la lourdeur des tâches, l’impact sur la santé des directrices que pourraient amener cette baisse de décharge. Sur la situation de Poitiers Brel mat, il n’y a pas eu de réponse car la collègue sera reçue vendredi 24 par l’IEN et l’IENA. Sur la situation de Poitiers Renaudot, l’IENA a expliqué que les missions qui avaient donné lieu à 100% de décharge il y a quelques années n’étaient plus présentes car elles étaient en lien avec la circo ASH. Il a indiqué que cette année la décharge serait à 75% l’année prochaine puis à 50% l’année suivante, et que cela ne remettait pas en cause les qualités et l’investissement de la directrice.
- 2 transferts de poste de RASED : RASED E de Fleuré PSY EDA Sèvres Anxaumont vers Buxerolles Paratte élém
L’IA a indiqué qu’il ne disposait plus de moyen pour effectuer cette rentrée, sauf en affectant des moyens prévus à d’autres effets non utilisés (ex : il resterait 1 poste Rased non pourvu). L’IA pourra utiliser également 2 postes de remplacements qui sont réservés (1 à Poitiers et 1 à Châtellerault).
Vote carte scolaire 1er degré :
La FSU/CGT Educ’Action n’a pas voté uniquement en “contre” comme lors du CTSD mais a réparti ses votes pour noter positivement la nouvelle ouverture obtenue et a salué l’affectation dès maintenant d’un poste sur Poitiers Andersen mat pour une ouverture.
Vote : La FSU/CGT Educ’action a voté en 3 voix “contre” et 2 voix “abstention” .
- Abstention : 6
- Pour : 4
- Contre : 4
Effectifs et structures prévisionnelles des collèges : rentrée 2022
La délégation FSU/CGT Educ’Action a fait le zoom sur plusieurs situations :
La FSU-CGT Educ’action a rappelé que la question des effectifs et des structures des collèges sera cruciale à la rentrée.
On peut citer le collège de Mirebeau avec 27 élèves par division en 6ème, 29,5 en 5ème, 28,66 en 4ème et 29 en 3ème. D’autant plus que les équipes doivent faire face à de la difficulté scolaire ; on leur rappelle trop souvent que leurs résultats de brevet ne sont pas bons et qu’ils doivent être “plus performants”! Mais comment mettre en place la différenciation pédagogique dans des classes pléthoriques?
La FSU/CGT Educ’Action a rappelé qu’on ne pouvait pas absorber 4 niveaux chargés à l’échelle d’un collège : ce n’est pas tenable! Enseigner à 25 élèves ce n’est pas la même chose qu’à 30.
De plus, que se passera-t-il en cas d’arrivée d’élèves à la rentrée avec pour conséquence le dépassement du seuil? Y-aura-t-il ouverture d’une division ?
C’est le cas à Jaunay Marigny ou à Neuville où les classes sont déjà à 28… De plus, le bâti ne se prête pas toujours à l’accueil de classes chargées et il faut parfois pousser les murs pour loger tout le monde, AESH compris.
Ailleurs, à France Bloch Sérazin où les collègues se sont fortement mobilisés, c’est bien du climat scolaire dont il s’agit. Dans cet établissement situé dans un quartier étiqueté “politique de la ville”, enseigner est difficile et ne peut pas se faire à 30 par classe.
On assiste à une “rationalisation” des effectifs sur l’agglomération de Poitiers et sa couronne hors REP. Certains collègues évoquent des refus de dérogations, y compris pour rapprochement de fratrie, afin de ne pas dépasser ces fameux seuils ce qui serait synonyme d’ouverture de classe.
Cette politique de “bourrage” de classes aura aussi des effets sur les jeunes collègues, en particulier les contractuels alternants mais aussi les stagiaires à temps plein qui n’auront pas eu de formation initiale digne de ce nom.
Après un rapide calcul du nombre d’élèves par division et par établissement, la FSU-CGT Educ’action a dénoncé le fait que c’était sans doute la rentrée la plus difficile qui s’annonce en terme de structures d’établissements, et ce, depuis de nombreuses années.
Le DASEN a précisé que les ajustements se sont faits en fonction des remontées des écoles, des données des collèges publics et privés. Il a également rappelé les seuils, différents entre Éducation Prioritaire et collèges ordinaires. Selon lui, la différence entre affectation et inscription est faible dans ce département.
Sur la question des classes déjà au seuil, le DASEN a précisé : “non je n’ouvrirai pas de division à la rentrée si un 29ème élève arrive en 6ème”.
La FSU/CGT Educ’Action a dénoncé cette pratique et a répondu que l’administration prenait la responsabilité d’une dégradation des conditions de travail et d’une fuite vers le privé.
Notre délégation a aussi soulevé le problème de ces évolutions de structures effectuées au mois de juin qui impactent les TRMD et donc les personnels qui pourraient effectuer des compléments de service sans en être avertis bien en amont de la rentrée scolaire.
SEGPA :
Une fois encore, la FSU-CGT Educ’action a dénoncé la moyenne par classe des élèves accueillis en SEGPA qui va au-delà des préconisations ministérielles.
En 6ème SEGPA il y a de moins en moins d’élèves pris en charge (moyenne de élèves par classe : 11,5). C’est une volonté de l’IA d’orienter les élèves le plus tard possible. Cela dit, orienter les élèves en SEGPA en fin de cycle 3 a des conséquences sur le mal être des enfants qui sont en grande difficulté dans une classe de 6ème ordinaire et relève du casse-tête pour les enseignants qui les ont en charge.
Le DASEN a répondu qu’il fallait évaluer le projet de l’élève et de sa famille et que l’entrée en 6ème, donc avec une multiplicité d’enseignants permettait d’observer sa capacité à s’orienter en SEGPA. La FSU-CGT Educ’action a rappelé que cela pouvait être violent pour l’enfant concerné et que cela nécessitait un accompagnement spécifique.
Organisation du temps scolaire
Les modifications du temps scolaire ont été présentées à ce CDEN :
- Champagné St-Hilaire : passage à 4 jours
- Benassay, Lavausseau, La Chapelle-montreuil, Montreuil-Bonnin, Buxerolles Veil et Paratte élém, Chiré en montreuil, Civray, Latillé, L’isle-Jourdain, Saulgé, Sèvres-Anxaumont : modification des horaires.
La FSU/CGT a demandé à l’IA de se positionner en faveur des équipes et des apprentissages des élèves et d’accéder aux demandes de changement d’organisation issues des conseils d’écoles, comme c’était le cas à Buxerolles Paratte. En effet le conseil d’école avait fait la demande de réduire la pause méridienne de 15 minutes, car cette pause longue de 2h15 génère beaucoup d’énervements chez les élèves.
Suite à la question de la FSU/CGT Educ’Action sur les changements d’horaire sur la commune de Châtellerault, le rectorat indique que les modifications ne peuvent être actées pour ce CDEN puisque la municipalité n’a pas encore fait remonter officiellement ses choix…
Vote : La FSU/CGT Educ’action s’est abstenue.
- Abstentions : 7
- Pour : 7
- Contre : 0
Compétences du conseil départemental
Présentation de la stratégie départementale en matière de Numérique pour l’Education
- amélioration de l’infrastructure des réseaux des établissements et installation d’une couverture Wifi complète (fait).
- connexion des collèges au Très Haut Débit (en cours de réalisation).
- remplacement des mini-tours par des PC portables (en cours).
Outre le dispositif “TNE” le Département s’engage dans les projets suivants :
- proposer un nouvel ENT collège en remplacement de I-cart (augmenter les usages plus pédagogiques de l’ENT, participer au développement d’un ENT commun 1er et 2nd degré, proposer de nouveaux services aux familles, achat facilité par le référencement de Docaposte). Le calendrier de mise en place de ce nouvel ENT est le suivant. De juin 2022 à avril 2023 : préparation et mise en place de la solution, avril 2023 : lancement de ENT dans les collèges pilotes, septembre 2023 : déploiement dans tous les établissements.
- mettre à disposition un bouquet de ressources numériques (E-sidoc, memodocnet, e-books, plateforme accompagnement scolaire Enseigno…)
- poursuivre les dotations ordinaires aux établissements 230 000€ soit 14.70€ par élève.
Financement Conseil départemental en matière de numérique : 1 million d’euros sur fonds propres (abonnement ENT et ressources numériques : 250 000 euros, co-financement TNE pour les équipements 500 000 euros, dotations ordinaires 250 000 euros).
Présentation du dispositif des Territoires Numériques Éducatifs
La Vienne est un des 12 départements pilotes qui expérimenteront ce dispositif pour 3 ans (financement 8.3 millions d’euros).
Les 4 leviers du TNE sont :
- l’équipement
- la mise à disposition de ressources numériques pour les enseignants et les élèves
- la formation
- l’accompagnement des parents pour réduire la fracture numérique
- Les principaux acteurs pour mettre en oeuvre ce dispositif pilote : l’Etat, le Conseil Départemental, l’Académie de Poitiers, Canopé, la Trousse à projets et ORKS, l’OGEC pour l’Enseignement privé, L’association des maires.
- 9 collèges pilotes dotés d’un lab numérique ( système de visioconférence, caméra 360°, kit de webradio…)
- 30 écoles pilotes ( liste le 6 juillet).
- tous les collèges équipés d’une salle de visioconférence.
- Des ressources de formation seront proposées par Canopé sur 10 thématiques ( maternelle, école inclusive…)
- Des parcours de formation pluriannuels pour chaque catégorie de personnels (enseignant.es, formateurs.trices, cadres…)
- Possibilité de stage en immersion à l’étranger, de formation sur les congés pour les enseignants volontaires
- Lien avec la recherche universitaire (Cerca).
- Volet de ressources pour développer l’inclusion par le numérique (livres numériques adaptés au dys…)
- Accompagnement des parents au numérique (conseillers numériques, tiers-lieu : Gençay, Château-Larcher, Civray, St-Savin, St Jean de Sauves, recyclage du matériel par le CD)
La FSU-CGT Educ’action est intervenue pour encourager les investissements importants du CD, de l’Etat et des collectivités pour favoriser l’accès à tous et toutes aux apprentissages numériques, nécessaires à la formation des futurs citoyen.nes. Les choix dans le domaine de l’innovation pédagogique comme le mobilier adaptable et les kits de webradios par exemple sont à souligner.
Cependant notre délégation a rappelé les besoins réels du terrain pour que ces investissements soient justifiés :
- les enseignant.es ont besoin d’une formation conséquente et effective aux usages du numérique, pédagogique et technique, sur le temps de classe, qui n’exclut pas les autres temps de formation sur différentes thématiques. L’année prochaine la réalité de ces formations n’a pas été anticipée en termes de moyens de remplacement nécessaires.
- des aides financières issues de ce plan doivent être déployées pour accompagner les collectivités territoriales à obtenir une connexion satisfaisante pour l’usage de ce matériel performant ainsi qu’un financement de services de maintenance à long terme sur tous les territoires.
- des outils informatiques nationaux plus performants qui facilitent le travail des directeurs.trices et des enseignant.es (messagerie académique, logiciels de recueil et traitement des données comme Onde, outils collaboratifs, stockage de données public et protégé…)
- la prise en charge financière de l’inscription à un ENT et à des plateformes éducatives choisies par les équipes enseignantes (actuellement prise en charge par les coopératives d’école dans le 1er degré) et non l’imposition de plateforme d’accompagnement scolaire où les contenus sont prédéfinis sans les enseignant.es.
- un équipement pour les équipes enseignantes, qui utilisent leur matériel personnel. Nous avons rappelé au rectorat ses engagements en terme d’équipement pour les directeurs.trices de PC portable.
- un accompagnement des familles en terme d’investissement de matériel et de connexion en plus du soutien à l’utilisation du numérique comme le conseillent les chercheurs André Tricot et Nathalie Mons dans le résultat de leur recherche du CNESCO Numérique et apprentissages scolaires de 2020 : “ Enfin, les familles les plus précaires socialement, déjà historiquement éloignées de l’école, ne doivent pas subir un handicap supplémentaire à travers la digitalisation des relations école/familles, mais au contraire doivent pouvoir développer une nouvelle autonomie numérique (utilisée dans tous les domaines de leur vie quotidienne par ailleurs). Ceci passe par un accompagnement spécifique pensé, en termes d’équipement et de compétences numériques, avec un chèque équipement, impérativement couplé à un accès à un Pass numérique (une offre de formation aux compétences technologiques des adultes, dont le fonctionnement doit être révisé pour être rendu plus efficace).”
- vigilance quant aux investissements sur les systèmes de visio-conférence et d’enseignement à distance. En effet, le plus grand enseignement de la période de confinement reste que c’est bien la privation de la relation pédagogique directe, des interactions sociales avec l’enseignant et les pairs, le transfert d’actes pédagogiques vers le cercle familial qui creusent les inégalités scolaires.
Mesures prises par le CD pour soutenir les collèges publics dans le cadre de l’augmentation des prix
La FSU-CGT Educ’action a salué le geste du conseil départemental en direction des établissements qui doivent faire face à une hausse spectaculaire des tarifs de l’énergie même si cela ne couvrira pas tous les frais engagés. Cette hausse était sans doute difficile à anticiper, néanmoins cela pose la question de la rénovation thermique des collèges et des modes de chauffage.
Pour la FSU-CGT Educ’action, la vocation première des collèges est l’enseignement et l’éducation et la dotation financière du département doit soutenir un maximum les projets engagés.
Face à cette inflation galopante et durable concernant l’énergie, les denrées et les matériaux, le conseil départemental envisage-t-il d’augmenter significativement les dotations de fonctionnement des établissements et quel sera l’impact financier pour les usagers alors que des familles rencontrent déjà des difficultés pour régler les factures de demi-pension ?
Le CD a indiqué qu’il s’adressera dès la semaine prochaine aux collèges pour faire des comparaisons entre dotation 2021 et consommation actuelle. L’étude des fonds de roulement sera plus fine et les collèges qui ont de l’avance seront invités à y puiser des ressources.
L’augmentation des tarifs en 2023 sera “raisonnable” car le CD sait que ce sera dur pour les familles.
Questions diverses de la FSU/CGT Educ’Action :
- Internat en collège sur Poitiers : où en est l’avancement du projet ?
Le Conseil Départemental a répondu que le projet n’a toujours pas avancé. Il avait été pourtant annoncé une décision pour janvier/février 2022.
- Cité éducative sur Poitiers : quels choix d’organisation, quelle répartition des moyens, quel calendrier?
L’IA a indiqué qu’un calendrier était en place :
- 22 juin : réunion du comité technique.
- 24 juin : réunion du comité de pilotage
L’IA indique que ce ne sera pas un calque de la cité éducative de Châtellerault où, suite à la mise en place d’un collègue en coordination à 50%, il a été recruté un chef de projet pour le seconder. Là à Buxerolles, un chef de projet sera là dès le départ et travaillera en partie avec la collègue coordinatrice de Poitiers Est qui dispose d’¼ de décharge pour cette mission.
- Notifications MDPH et affectations des AESH dans la Vienne : l’an dernier 200 dossiers en retard avec des affectations MDPH jusqu’à fin septembre, qu’en sera t-il cette année?
Le DASEN a expliqué qu’il y avait eu une cyberattaque en janvier 2021 ce qui a entraîné des retards. Aujourd’hui, il y a 150 dossiers en attente (jusqu’au 30 juin). Il y aura donc des notifications au fil de l’eau jusqu’en septembre.
Calendrier : 12 juillet CDPH et début septembre
- PAG : combien d’élèves sans places en établissements socio-médicaux à la rentrée? Quel accompagnement de ces élèves pour compenser cette non prise en charge?
L’IA indique que la réponse n’est pas encore connue car c’est le 4 juillet que se déroule la réunion de la commission d’affectation. L’année dernière 50 enfants avaient été en PAG . Pour la FSU-CGT Educ’action cette date est trop tardive et trop proche de la sortie des élèves : cela laisse trop peu de temps pour accompagner les familles.
- CMPP, CAMPS, Hôpital de jour : combien d’élèves sur liste d’attente? quels délais de prise en charge?
Pas de réponse possible nous indique l’IA car ce sont des informations liées au secret médical et donc seuls les services de soins peuvent en avoir connaissance….
pour la FSU/CGT Educ’Action : Pauline Ballu, Annick Colin, Julien Dupont, Muriel Frison, Matthieu Menaut.