– Salaire correct exigé
– Liberté pédagogique
– Formation
– Fusion des académies
– École/Collège/Lycée
– Orientation/Supérieur
Un nouvel article de Loi : « Art. L. 111-3-1 – Par leur engagement et leur exemplarité, les personnels de la communauté éducative contribuent à l’établissement du lien de confiance ».
Ainsi toute critique portée par un enseignant sur l’institution(réseaux sociaux, mails, publications) pourrait être légalement sanctionnée par une révocation. Ce que poursuit le ministre c’est la généralisation du devoir de réserve qui concerne aujourd’hui les seuls cadres du système éducatif ou des cas bien particuliers.
Rattrapage du pouvoir d’achat perdu !
Nouvelle catégorie de personnels : les étudiants qu’on recrutera comme assistants d’éducation (AED)
Sans licence, ils pourront accomplir le tiers du service d’un enseignant, pour 266 euros par mois. Faites le calcul : pour 798 euros par mois vous pouvez remplacer un temps plein de professeur des écoles ou de professeur du secondaire.
Le projet de statut du directeur envisagé par le MEN confèrerait un rôle hiérarchique au directeur au sein même des écoles sur ses collègues. Ce statut présenté comme LA solution permet en fait de dissimuler la question des moyens. De plus, si un statut est créé, des personnels n’ayant aucune expérience dans l’EN pourraient diriger des écoles. C’est la spécificité de l’école primaire et sa force, la co-gestion en équipe au sein des conseils des maitres !
Dans un contexte déjà très difficile, les Agences Régionales de Santé (ARS) imposent l’inclusion en milieu ordinaire de la moitié de leurs élèves handicapés aux établissements socio-médicaux (IME, ITEP, IEM) à l’horizon 2022.
Quelle qualité d’accueil en milieu d’ordinaire pour ces enfants et adolescents qui nécessitent une prise en charge thérapeutique, éducative et pédagogique globale_?
Quelle formation initiale et continue pour les personnels dans l’état actuel des moyens de remplacement ?
Quelle qualité de l’enseignement dans des classes déjà surchargées?
A ce jour, le MEN n’apporte aucune réponse à ces questions. L’idée d’une école capable de s’adapter sans limites et sans moyen est un leurre.
Classes surchargées, horaires disciplinaires réduits, confusion dans les modalités d’évaluation des élèves, surcharge de travail pour les enseignant·es. Les moyens donnés pour résoudre les difficultés scolaires sont dérisoires. La rentrée 2019 risque d’aggraver encore la situation : pour masquer les effets de la réforme du lycée, des ponctions en heures poste seront faites sur les collèges.
Quoi qu’en dise le ministre, Parcoursup est un échec, surtout pour les élèves des voies technologique et professionnelle. L’injustice que représente cette réforme pour les plus fragiles sera encore amplifiée par les réforme du lycée et du bac. Il s’agira de plus d’inégalités entre les établissements et les territoires et de moins d’heures d’enseignement pour les élèves. Mais une charge de travail augmentée pour les personnels !
Le lycée professionnel subit également une réforme qui, une fois de plus, réduit le nombre d’heures d’enseignement général et l’ambition dans les disciplines professionnelles (-252 h sur les 3 ans !). Il s’agit aussi d’une nouvelle dérégulation qui ne fera qu’augmenter les inégalités. Le projet du gouvernement, associé à celui des régions, est, contre toute logique, de privilégier l’apprentissage au détriment de la formation initiale.
Reprise en main de la formation par l’employeur, mise au pas des enseignants
Le projet de réforme de la Formation des enseignants que porte le gouvernement comporte des mesures très dangereuses : renforcement du poids des stages, diminution des enseignements, mise en cause de la place des enseignants à temps plein en ESPÉ, prescriptions sur les contenus et les modalités de travail, décrochage des formations des enseignants Premier / Second degré, mise en responsabilité d’étudiants seuls dans les classes…
→ Une vision à court terme de la formation des enseignants comme adaptation immédiate à l’emploi.
→ Une vision du métier enseignant comme un métier d’exécutant.
― Une fois encore, les chiffres viennent démentir l’autosatisfaction ministérielle sur la réussite de ParcourSup : au 10 juin, seuls 38% des élèves de terminales ont définitivement accepté une proposition. Près de 2/3 des élèves ont donc reçu une réponse (ou pas) qui ne les satisfait pas ! A titre de comparaison, au 8 juin 2017 : plus de 80% des candidats avaient reçu une réponse positive à l’un de leurs vœux (pour 50% c’était le premier vœu).
― Blanquer et Vidal ont instauré la sélection dans les universités. Avec la possibilité des pré-requis « locaux », les inégalités territoriales et sociales pour l’accès au supérieur vont inévitablement se développer. Prochaine étape : augmentation des droits d’inscription. Alors que les dérogations se multiplient déjà aux droits d’inscription nationaux (écoles d’ingénieur, master internationaux…), l’augmentation des droits d’inscription des étudiants extra-communautaires est une nouvelle étape vers l’augmentation généralisée pour tous. Blanquer, Vidal, Macron transforment un enseignement supérieur gratuit et ouvert à tous les bacheliers en un système payant, super hiérerchisé et sélectif
Fusion des Rectorats et des agences comptables
C’est une restructuration des services déconcentrés et de la structure administrative du système éducatif pour soumettre son organisation à une approche libérale. C’est la logique de la politique d’ensemble du gouvernement pour la fonction publique avec, au programme, des suppressions d’emplois, la régression du service public quand ce n’est pas sa disparition.
Derrière les logiques de fusions, de mutualisations de services, il y a une conception de la politique publique de plus en plus éloignée des préoccupations d’égalité d’accès au service public, conçues sur des objectifs réduits à une approche minimaliste et soumise aux besoins immédiats de l’activité économique.
Nous sommes CONTRE ces inégalités territoriales, qui entrainent des difficultés pour les personnels et dégradent leurs conditions de travail, mais bien POUR une organisation et un pilotage territorial de proximité pour notre service public.
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