Le 11 mai, et après …
″Des décisions contradictoires″
Le Président de la République a annoncé, le 13 avril, la prolongation du confinement et la réouverture progressive des crèches, des écoles et des établissements scolaires à partir du 11 mai. Il a par ailleurs annoncé que les manifestations culturelles étaient suspendues jusque mi-juillet, que les restaurants restaient fermés afin de respecter la distanciation sociale. Ces décisions contradictoires sont inquiétantes.
Pour la FSU, la priorité doit rester la santé de l’ensemble de la population : toutes les conditions sanitaires doivent donc être réunies avant tout retour en classe et dans les services. Or, comment garantir la protection sanitaire dans des lieux scolaires, en regroupant une population qui permet la transmission du virus ?
Pour la FSU, la garantie de la protection sanitaire est la condition sine qua non du retour en classe : tests, mise à disposition de matériel de protection, conditions permettant le strict respect des gestes barrières et la distance physique de protection nécessaire. Cette réouverture des écoles et des crèches ne doit pas mettre en danger la société toute entière. Un vaste plan doit être concerté et réfléchi dès maintenant pour la reprise en septembre, tant pour le travail scolaire et universitaire que pour l’accompagnement social et psychologique des élèves et des personnels.
Réouverture le 11 mai ?
Une interview du DASEN de la Vienne, et de Gilles Tabourdeau, représentant FSU86, sur Radio Pulsar sur le sujet :
Dans l’administration : Primes, congés, RTT : les sorties de route du gouvernement . Suivez le compte Snasub pour être toujours au courant des infos : Ordonnance sur les congés dans la fonction publique injuste et vexatoire !
Premier degré : toutes les dernières vidéos et informations sur le site du Snuipp86 https://twitter.com/SNUipp_FSU/status/1249918381219864579?s=20, suivez les comptes pour avoir les dernières informations.
Second degré : les dernières informations locales http://poitiers.snes.edu/ et une vidéo sur la réouverture des établissements : https://twitter.com/SNESFSU/status/1249817982500589568?s=20 , suivez les comptes pour avoir les dernières informations.
Rouvrir les écoles par promesse d’égalité ?
Annonçant la réouverture des écoles le 11 mai prochain, le président de la République évoque une volonté d’égalité : « trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires, dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents, c’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes ».
Continuité pédagogique
″On en parle beaucoup, mais que recouvre-t-elle ?″
Dès la fermeture des écoles, collèges, lycées, établissements d’enseigne- ment supérieur, les ministres ont décrété la « continuité pédagogique ». Qui n’a rien à voir avec l’enseignement en classe.
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Et si on parle d’inégalités devant les apprentissages , vous pouvez soutenir ce rapport de l’observatoire des inégalités
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Contrairement au principe de “continuité du service public”, dont elle semble abusivement découler, la notion de “continuité pédagogique” est problématique et relève plus en pratique d’une discontinuité voir d’une cascade d’interruptions pour celles et ceux qui n’ont pas accès aux réseaux.
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Une interview de Gilles Tabourdeau, représentant FSU86, sur Radio Pulsar sur le sujet de la continuité pédagogique :
« Les informations en ligne ne suffisent pas à l’appropriation des connaissances » par Stéphane Bonnery
Ecole solidaire des métiers d’urgence
LE TRAVAIL EMPÊCHÉ
Dans le contexte du confinement , nombre de collègues ont du mal à joindre leurs élèves, à effectuer leurs missions, ce qui accroît les risques psychosociaux. On parle de « reprise » du 11 mai, mais nous travaillons DÉJÀ !
Vos élu·es sont sur le pont dans le département de la Vienne et dans l’académie, pour siéger et vous défendre. Retrouvez ici les comptes-rendus (et aussi sur les sites de vos syndicats nationaux).
- CHSCTA extraordinaire jeudi 16 avril situation covid 19
- CDEN du 15 avril 2020 : cartes scolaires, sectorisation, déconfinement…
- CTA 10 avril 2020
- Condition de validation des M1 et M2 du Master MEEF
- CHSCTA extraordinaire mardi 7 avril situation covid 19
- CHSCTA extraordinaire mercredi 1er avril situation covid 19
- CHSCTA extraordinaire du 25 mars 2020 CORONAVIRUS
- Comité technique académique de Poitiers : 23 mars 2020
- …
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Le travail sous épidémie : une enquête nationale, pour le bien public
Egalement signalée par le Chantier travail voici un lien vers la grande enquête en ligne lancée par l’Ugict-CGT et relayée par beaucoup de structures syndicales, qui pourrait permettre, si elle est massivement remplie, de faire connaître les situations concrètes dans les entreprises et les pratiques patronales.
N’hésitez pas à remplir et à faire circuler autour de vous, auprès de proches et de connaissances, notamment qui vivent des situations compliquées ou peu connues, en télétravail ou en travail présentiel.
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À » mon sens, on peut parler de souffrance au travail lorsque l’activité est empêchée. L’activité empêchée, c’est le salarié qui, à la fin de la journée, se dit « aujourd’hui encore, j’ai fait un travail ni fait, ni à faire ». C’est la mauvaise fatigue qui provient de tout ce que l’on n’arrive pas à faire… »
Pour aller plus loin , vous pouvez regarder un extrait d’un Débat autour du livre d’Yves Clot « Le travail à coeur » : (ou lire l’article de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (anact) : https://www.anact.fr/une-conference-le-travail-empeche-en-finir-avec-les-risques-psychosociaux)
Confinement : le pessimisme et la défiance des Français en nette progression
Après plus d’une semaine de confinement – et l’expérience de ses effets dans la vie quotidienne – combinée à une dramatique augmentation du nombre de décès en milieu hospitalier (+ 431 % entre le 15 et 22 mars, à la veille de nos enquêtes), les représentations des Français vis-à-vis de la pandémie de Covid-19 et leur perception du rôle joué par les autorités chargées de gérer la crise ont connu une brutale inflexion.
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Nos vies confinées : « Les femmes accomplissent 70 %, en moyenne, du travail familial et domestique »
Amandine Hancewicz, présidente de l’association Parents et féministes et consultante sur l’égalité femmes-hommes pour les collectivités territoriales, rappelle l’influence sociale et la charge mentale qui pèsent sur les femmes au quotidien..
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La recherche et les informations scientifiques
Réflexions sur le développement de thérapies pour combattre la pathologie COVID-19, par Jacques Haiech, professeur de biotechnologie, membre de la Commission administrative du SNESUP-FSU.
Conduire une stratégie pour développer une thérapie contre une maladie consiste à travailler en parallèle plusieurs axes de recherche et à les coordonner. Trois actions doivent être engagées
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La démarche scientifique, la vraie
Comme une calamité n’arrive jamais seule, voici que revient sur le devant de la scène, pour troubler l’image de la recherche scientifique dans des circonstances pourtant elles-mêmes déjà suffisamment troublées, notre vieille connaissance le Dr Raoult …
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L’intersyndicale des retraité·es de la Vienne écrit à la Préfète
Au service du public
Dossier de la dernière revue POUR de la FSU n° 223
- 1 Continuité pédagogique : les personnels sont présents
- 2 École : solidaires des métiers d’urgence
- 3 Enfants de soignant-es : « Les enseignant-es sont en première ligne »
- 4 Infimier-es en temps de crise
- 5 Une agriculture française à repenser
- 6 La Territoriale à pied d’œuvre
- 7 Prison, le service malgré la surcharge
- 8 22 ! voici le covid 19 !
- 9 La recherche doit être au premier plan
- 10 Le travail et l’emploi en temps de crise
- 11 Tribune : « Préparons le jour d’après »
Les jours heureux
Ce qu’il ne faudra (surtout) pas oublier des propos présidentiels du 13 avril
Lors de son discours du 13 avril le Président Macron a rappelé la force et le sens des responsabilités des salarié·es et des fonctionnaires avec cet aveu désespérant pour les « premiers de cordée » : « Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. »
Il a aussi tenté un mea culpa « léger » : « Le moment, soyons honnêtes, a révélé des failles, des insuffisances.» …. Tout en étant un humble citoyen qui constate noyant son « je » dans notre « nous » : « Mais comme vous, j’ai vu des ratés, encore trop de lenteur, de procédures inutiles, des faiblesses aussi de notre logistique. Nous en tirerons toutes les conséquences, en temps voulu, quand il s’agira de nous réorganiser.»
Puis dans un lyrisme qui lui est fréquent, il s’est remis « en marche » avec un ton gaullien ici : « Cette certaine idée qui a fait la France est bien là, vivante et créatrice » ou là « nous sommes à un moment de vérité qui impose plus d’ambition, plus d’audace, un moment de refondation». Ensuite est venu un catalogue de promesses pour « nous remplir d’espoir » :
- « un plan spécifique sera mis en œuvre pour les secteurs qui, comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la culture et l’événementiel »
- « notre pays investira encore plus massivement dans la recherche »
- « nous devons aussi savoir aider nos voisins d’Afrique à lutter contre le virus plus efficacement, à les aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leurs dettes. »
- « il est de notre responsabilité de bâtir dès aujourd’hui des solidarités et des coopérations nouvelles »
- « rebâtir notre économie plus forte afin de produire et redonner plein espoir à nos salariés, nos entrepreneurs ,garder notre indépendance financière »
- « rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française et plus d’autonomie stratégique pour notre Europe »
- « un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos aînés »
Il a enfin conclu dans une envolée de haute tenue : « il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience qui seules peuvent permettre de faire face aux crises à venir » avec des modalités « sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer » et un acte de foi « et moi le premier » !
Pour le bouquet final, il a convoqué de façon éhontée le programme du Conseil National de la Résistance intitulé « les jours heureux » : « nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux ». Effectivement mis en œuvre à la Libération, c’est à ce programme que nous devons par exemple la Sécurité Sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui, un certain nombre de nationalisations, la loi sur le Statut de la Fonction Publique, des avancées en droit du travail… autant de champs dont Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe ont poursuivi le chemin de la destruction.
Dépassant la stupéfaction de cette référence à l’ancien-mais-finalement-nouveau-monde, il ne faudra pas oublier ces paroles présidentielles et attendre leur traduction en actes !
C’est à cela que l’on mesure l’épaisseur des personnages historiques, n’est pas Clémenceau ou Churchill qui veut !