La France célèbre d’une bien triste manière cette Journée mondiale. Alors qu’elle devrait être consacrée à sensibiliser à la cause des réfugié.es de par le monde, le Sénat a ouvert hier un débat sur le projet de loi « Immigration maîtrisée, droit d’asile effectif et intégration réussie ».
Sous couvert d’un discours équilibré entre humanisme et fermeté, il s’agit en réalité de lutter contre l’immigration qualifiée d’irrégulière et qui ferait peser sur notre pays une véritable « pression migratoire ». Ce qui est démenti par les recherches sur le sujet.
Le gouvernement a donné sa vision « humaniste » du traitement de cette question sociétale lorsqu’il a dénoncé le refus de l’Italie d’accueillir l’Aquarius, en se gardant bien d’autoriser les navires à débarquer dans un port français pourtant bien plus proche de celui de Valence dans l’État espagnol, où les réfugié.es auraient pu déposer une demande d’asile.
La FSU dénonce le projet de loi Asile et immigration, qui vise à faciliter les expulsions comme à limiter de manière drastique le nombre d’entrées sur le territoire, pourtant bien en-deçà de ce qui avait été annoncé en 2015. En effet, dans le cadre d’un accord au sein de l’Union Européenne, alors que la France avait promis d’accueillir 12 500 migrant.es, elle n’en a pris en charge que 4 400 en trois ans.
La FSU exige un accueil digne des migrant.es, le respect du droit d’asile, la fin du placement en rétention des personnes – dont de jeunes enfants – en situation irrégulière et la suppression effective du délit de solidarité.