Administration: Monsieur Claverie IA-Dasen, Monsieur Monlun Secrétaire Général, Madame Martinière Conseillère de Prévention, Monsieur Sarradin ISST.
Représentant-es des personnels : 4 FSU/CGT , 3 UNSA , 2 FO

Tableau de suivi des faits relatifs à la reprise des établissements dans la Vienne

Le Dasen fait le point sur les situations. Il évoque la transparence de ce document et signale deux situations supplémentaires qui n’y figurent pas car très récentes. Elles sont apparues au cours des dernières 24 heures dans deux écoles du département qui ont dû être fermées en attendant les résultats des tests.

Les représentant-es FSU/CGT signalent la situation d’une école de Poitiers qui n’apparaît pas non plus dans le document. Ils-elles font remonter la grande difficulté dans laquelle s’est retrouvé un directeur d’école devant la demande de l’IEN de ne pas tenir informés les autres parents d’un cas de suspicion dans l’école. Le directeur estimait nécessaire que chaque famille puisse être informée afin de faire le choix d’y mettre ses enfants ou non.
Le DASEN répond qu’il ne faut pas angoisser les familles pour rien. Il faut rester calme et attendre les cas avérés, garder une communication sereine et non anxiogène. Il va cependant prendre contact avec l’IEN.
Les représentant-es des personnels expliquent que cette situation pose une question de fond : comment les directeurs et directrices doivent-ils et elles se positionner entre communiquer en toute transparence et préserver la vie privée des personnes concernées ? Ils-elles rappellent qu’une communication limitée crée indubitablement plus de stress pour les personnels.
Le DASEN dit comprendre les difficultés que peuvent éprouver les directeurs et directrices dans ces situations.
La FSU/CGT précise que l’accompagnement du directeur aurait été bienvenu, afin qu’il se sente moins seul face à cette situation.
Le DASEN répond qu’il va chercher à savoir ce qui s’est passé.

Protocole sanitaire

Le DASEN rappelle les contraintes liées au protocole sanitaire : il est strict, difficile à mettre en place et très chronophage. Il tient à saluer tous ceux et toutes celles qui ont travaillé à le mettre en place.
Il signale que pendant une longue période, la situation était anxiogène du fait des arrivées très tardives du matériel. Il précise que les personnels du rectorat ont dû rester certaines nuits pour réceptionner du matériel.
Selon lui, la situation aujourd’hui s’est régulée. Il n’y a en particulier plus de tension sur l’approvisionnement en masques.

Problèmes matériels

Monsieur Sarradin, ISST, signale avoir reçu, plusieurs signalements de problèmes et dysfonctionnements concernant le matériel nécessaire au respect du protocole sanitaire. Il insiste sur le fait que le protocole a besoin d’être opérationnel afin de rassurer les personnels qui travaillent en présentiel et organiser le plus finement possible les conditions de reprise.
Au préalable de toute réouverture d’établissement, il préconise de décliner au niveau local, le protocole sanitaire national en large concertation avec les personnels exposés aux risques sur place. Il rappelle la nécessité de s’interroger sur les conditions de travail de toutes et tous et combien il est important de réfléchir aux nécessaires adaptations et de mettre en place la prévention la plus large possible face aux risques.
Il précise que le plan de reprise doit prendre en compte la dimension psycho-sociale car il y a un grand nombre d’enseignant-es très inquiet-es pour elles et eux-mêmes mais aussi pour leurs élèves. Le plan doit absolument pouvoir réduire le stress lié à la reprise. Il appelle à tirer de l’expérience de la réouverture des écoles et des collèges pour la réouverture des lycées et LP,

Les représentant-es FSU/CGT rappellent qu’ils-elles avaient fait part bien en amont de leurs inquiétudes sur les conséquences pour les collègues de ces problématiques liées au matériel de lutte contre la propagation du virus. Ils-elles regrettent les réponses imprécises qui ont été faites aux personnels à ce sujet et qui n’aident pas à rassurer les collègues, ni à installer un climat de confiance. La question des notices qui ne correspondent pas au matériel livré pour maintenir la sécurité sanitaire est aussi posée.
L’ISST précise travailler sur un guide pratique sur les produits et leur nocivité. Il assure que les enseignant-es ne devraient pas avoir à s’occuper de ces questions qui sont très techniques. Les données de sécurité sont difficiles à lire. Certains étiquetages sont non conformes. L’ISST confirme que les personnels doivent pouvoir faire confiance au matériel qui leur est livré afin de pouvoir se concentrer sur leur travail premier. Il termine son intervention en rappelant que l’utilisation de l’eau et du savon est à prioriser par rapport au gel hydroalcoolique.

Notion de temps

Les représentant-es des personnels rappellent que la précipitation peut conduire à des consignes imprécises et parfois contradictoires générant encore plus de stress pour les collègues
Les personnels des lycées qui travaillent depuis trois semaines pour mettre en place un protocole adapté aux équipements et aux produits ainsi qu’aux locaux semblent moins subir de stress.

Le Sécrétaire Général, rappelle que dès le début, la DSDEN de la Vienne a fait le choix de faire appel aux infirmières volontaires afin de vérifier le matériel qui allait être distribué dans les écoles. Les conseillères de prévention sont sollicitées. Les gendarmes ont été associés pour la livraison des masques. La DSDEN s’entoure des compétences immédiatement disponibles pour assurer le transport du matériel mais aussi pour conseiller les personnels.

Intervention du premier ministre le 28 Mai

Le DASEN précise que dans l’attente des annonces qui seront faites par Edouard Philippe, et pour rassurer les équipes et ne pas générer de stress supplémentaire, il informera tout le personnel que l’organisation actuelle pourra être maintenue jusqu’au vendredi 5 juin pour les écoles et collèges.
Il demande que des conseils d’école exceptionnels soient convoqués dans la semaine du 2 au 5 juin afin de faire le bilan de cette première période et de valider l’organisation mise en place pour la période allant du 8 juin jusqu’à la fin de l’année.

Les représentant-es du personnel précisent que cette allocution du jeudi 28 est effectivement une source d’angoisse et que la pression des parents sur les directeurs et directrices augmente en certains lieux.
Ils-elles rappellent la nécessité d’éviter de mettre une pression supplémentaire sur les directeurs et directrices avec de nouveau une organisation autre.
Devant l’attitude de parents parfois pressants et quelques fois aussi procéduriers, les représentant-es des personnels redemandent que soit précisée la liste des parents prioritaires.
Ils-elles évoquent aussi la possibilité d’une communication explicite de la part du DASEN afin que ce ne soit pas les directeurs et directrices qui aient à prendre ces décisions sans pouvoir se référer à un écrit.
Le DASEN s’engage à diffuser rapidement une communication écrite sur ce sujet aux équipes.

Les représentant-es des personnels demandent à ce que soit également envoyé un courrier aux parents afin de ne pas placer les équipes de direction et les personnels dans des situations de crise.

Le DASEN rappelle que la situation est difficile pour tout le monde et qu’il est important de faire face ensemble à la situation. Il précise travailler en lien étroit avec les services de la préfecture et les collectivités locales. Toutes et tous ont pleinement conscience des tensions et aideront au maximum les équipes.
Il souligne que la pression des familles est légitime, et que c’est pour cela qu’il est nécessaire de passer par les conseils d’écoles pour une protection supplémentaire. Il rappelle que le protocole sanitaire s’impose à toutes et tous et que l’on pourra tourner les choses dans tous les sens, même si le protocole sanitaire empêche l’accueil d’un plus grand nombre d’enfants, il ne sera pas possible de le contourner. En cas de difficulté, le DASEN invite les directeurs et directrices à se tourner vers leur IEN et le DASEN pour être accompagné-es.
Les représentant-es des personnels FSU/CGT confirment que si le protocole sanitaire est effectivement strict et compliqué à mettre en place, ce qui pose problème, ce sont les parents qui font pression et qui s’estiment prioritaires. Ils-elles soulignent que les réponses sont trop diverses pour que les directeurs et directrices soient protégé-es et rassuré-es .
Le Directeur académique reprécise les personnels prioritaires : ceux listés comme prioritaires lors du confinement auxquels, dans le département, ont été ajouté-es les enseignant-es et personnels des collectivités territoriales.
A la demande des représentants des personnels, les personnels des crèches seront ajoutés à la liste.
Les représentant-es des personnels expliquent qu’il est difficile pour les directeurs et directrices de limiter le nombre d’enfants accueillis et se posent des questions sur l’intérêt pédagogique des accueils partiels ou en rotation.
Le DASEN confirme que c’est une logique mathématique en respect du protocole sanitaire actuel. Il estime qu’il vaut mieux qu’un enfant vienne un jour par semaine pour ne pas perdre le contact avec l’école.

Les représentant-es FSU/CGT rappellent que l’impact psychologique des règles imposées par le protocole sanitaire peut être important chez les enfants et adolescents, et entraîner parfois une dégradation du lien entre les élèves et entre les élèves et les enseignant-es.
Le côté positif du retour des élèves est aussi avancé. Beaucoup de familles sont satisfaites avec cette reprise de l’école. Les élèves sont souvent très contents d’être de retour en classe et la reprise des codes sociaux est très importante.

Situation du collège Gérard Philipe de CHAUVIGNY:

Le Directeur académique retrace l’historique des évènements.
Il indique s’être rendu sur place mercredi 27 mai. Ayant pris connaissance d’un nouveau fait qu’il ignorait, il a décidé de ne prendre aucun risque et de reporter la rentrée au mardi 2 juin pour les enseignant-es et au 3 juin pour les élèves.
Il indique qu’après avis médical de l’ARS, il aurait été possible de reprendre dès le 28 mai mais qu’il n’a pas souhaité le faire pour ne prendre aucun risque et rassurer tout le monde.

Les représentant-es des personnels ne remettent pas en question l’action du DASEN mais pointent un problème de pilotage et une communication défaillante dans toute cette affaire, ce qui a créé un climat d’insécurité et de doutes dans l’équipe. Cela pose aussi le problème de la multiplicité des acteurs dans cette situation : qui coordonne et prend les décisions en toute connaissance ? Il faut également prendre en compte les usagers, sur ce qu’ils ont pu entendre, voir ou dire. Cela ne donne pas une bonne image de la gestion de crise. Il faudra voir si cela aura un impact sur le nombre d’élèves qui seront de retour au collège à la suite de cet épisode.
Le DASEN reconnait qu’il a pu y avoir des failles. Il précise que la direction a envoyé un message destiné au personnel et que lui-même a pu échanger avec des collègues sur place. Il a également eu de nombreux échanges avec les représentant-es de parents d’élèves, s’est rendu dans une école de Chauvigny pour accompagner la reprise. Il espère que tout va désormais rentrer dans l’ordre.

Les représentant-es des personnels ont ensuite adopté 3 avis sur le télétravail, la communication aux personnels, l’harmonisation entre les circonscriptions du 1er degré.

Un CHSCTD se tiendra courant juin pour faire un bilan de la phase 2 et entamer une réflexion sur la rentrée de septembre 2020.