Le CDEN est le conseil départemental de l’éducation nationale. Il était présidé par la Préfète Mme CASTELNOT (en poste depuis le 10 février), l’IA-Dasen de la Vienne M. CLAVERIE et pour le conseil départemental M. COLIN, vice-Président chargé de l’éducation, des collèges, des bâtiments, des transports et des relations avec l’Université.

Le CDEN est composé de représentant-es :
– des collectivités locales
– des personnels des établissements d’enseignement et de formation. La délégation FSU/CGT est la délégation majoritaire avec 5 élu-es.
– des usagers-ères (parents d’élèves, associations, etc.)

Note d’ambiance : Ce CDEN s’est tenu en visioconférence dans de mauvaises conditions (qualité de visio très médiocre rendant les interventions difficiles)


Déclaration liminaire de la FSU/CGT Educ’Action

Mme la préfète,
M. le vice-président du conseil départemental,
M. l’Inspecteur d’Académie,
Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

La FSU/CGT Educ’Action salue la réunion de ce CDEN extraordinaire mais s’étonne toujours que le document sur le plan de reprise ne mentionne pas les représentant-es des personnels dans le pilotage de cette réouverture. L’expertise de celles et ceux qui font l’école s’en trouve amoindrie, voire absente.
Si les conditions sanitaires d’ouverture des établissements semblent globalement respectées, avec quelques ratés, la vigilance est de rigueur si l’on veut éviter les erreurs comme celles à Chauvigny (reprise trop précoce de certains personnels) et l’apparition de nouveaux foyers puisqu’on a pu constater quelques cas de Covid dans les écoles du département (Saint Georges et Bignoux par exemple).

Depuis le dernier CTSD du 25 mai, des problèmes et des incohérences subsistent :
– en ce qui concerne les personnels enseignants et d’éducation en service partagé, il semble que dans le second degré, les principes sanitaires relatifs aux personnels itinérants ne soient pas respectés. De nombreux collègues font encore état à ce jour de déplacements sur 2 voire 3 établissements avec les risques que cela comporte pour eux, leurs collègues, les élèves et leurs familles.
– par ailleurs, la situation des enseignants – parents d’enfants qui font le choix de les garder à la maison au-delà du 1er juin ne semble pas réglée et sème la confusion dans les écoles et établissements.

Sur les conditions mêmes de la reprise en établissement, le travail des enseignant-es est rendu extrêmement complexe depuis la reprise des enseignements en présentiel. En effet, la mise en place de l’enseignement en distanciel a pris du temps, car contrairement aux annonces du ministre, rien n’était prêt au 13 mars, et a été
rendue possible par le fait que les enseignant-es connaissaient déjà les élèves et ont travaillé à distance avec les élèves pendant 2 mois, permettant ainsi de développer des nouvelles procédures. Aujourd’hui, l’ensemble du personnel enseignant a repris en présentiel, en dehors de certains personnels (liés à des problématiques de santé), avec des groupes qui ne correspondent pas toujours à des classes, et des élèves qu’ils ne connaissent pas forcément. Pour la très grande majorité, ils assurent également le travail en distanciel. Maintenir une cohérence pédagogique entre ces deux conditions est complexe pour les personnels mais également pour les élèves et cela engendre du stress et de l’épuisement.

Aussi nous regrettons que les objectifs de cette pseudo-rentrée n’aient pas été mieux anticipés. Le protocole sanitaire a prévalu – et c’était un préalable – mais les objectifs éducatifs et pédagogiques sont également essentiels.
“L’école en mille morceaux et sans horizon clair à l’heure du déconfinement” titre une journaliste spécialisée dans un grand quotidien du soir. Cela reflète assez bien l’état d’esprit des personnels et même des élèves en ce moment. Les collègues l’ont bien compris : pour le gouvernement, il s’agissait de communiquer sur le fait qu’un maximum d’écoles et d’établissements ouvraient et accueillaient un certain nombre d’élèves, et que ce nombre allait augmenter. La réalité est tout autre et ce sont les acteurs de l’école, enseignant-es, aesh, personnels municipaux et personnels du rectorat, qui portent à bout de bras un système éducatif. Et les problèmes liés à l’augmentation des températures ne vont faire qu’amplifier les problématiques. Quand aux annonces encore de notre ministre sur les fameux 2S2C, ils n’ont que peu d’existence et posent par ailleurs des problèmes d’équité et d’empiètement sur le domaine scolaire.
Mais il ne faudrait pas qu’avec cet enjeu de communication, les conditions d’accueil des élèves soient telles qu’elles les démotivent pour une vraie rentrée en septembre, épuisent les collègues et remettent en cause leurs missions. La FSU-CGT Educ’Action y sera très vigilante. Plutôt que de fausses promesses médiatiques, c’est d’un plan d’urgence dont l’école a besoin. Il doit se préparer dès maintenant avec celles et ceux qui font l’école tous les jours et qui savent ce dont les élèves ont besoin pour retrouver le chemin des apprentissages.


Plan de reprise d’activités en écoles et établissement.

Le plan départemental de reprise d’activités avait été présenté au CTSD du 25 mai. Retrouvez le en détail sur ce lien : https://fsu86.fsu.fr/vienne-compte-rendu-du-ctsd-du-25-mai-plan-de-reprise-departemental/

L’IA a présenté le protocole et s’est félicité de la rigueur de l’application du protocole dans tous les établissements où chacun peut se sentir en toute sécurité.
L’IA a reconnu la situation de tension et de conflits entre le respect du protocole et les demandes légitimes des parents, ainsi que les possibilités des mairies.

Mme la Préfète soulève la problématique d’ouverture à plus d’élèves qui est liée au fait de faire évoluer le nombre d’élèves à plus de 15. La FSU/CGT Educ’Action s’étonne des propos sur l’allègement du protocole et rappelle que ces mesures sont une garantie pour les personnels et les élèves et ont sans doute permis d’atténuer la pandémie. Elle attire également l’attention sur les difficultés de l’application du protocole : elles sont aussi liées à d’autres causes: locaux, personnels d’entretien.

La FSU-CGT Educ’Action salue la décision du DASEN d’avoir laissé aux équipes le temps d’une semaine supplémentaire pour organiser l’accueil de nouveaux élèves à partir du 8 juin. Toutefois on note des disparités dans le second degré, certains collèges ayant décidé d’accueillir les élèves de 4ème et 3ème dès aujourd’hui. Pourtant, le temps de la concertation avec les personnels aurait permis une organisation plus fine et mieux adaptée.

La FSU-CGT Educ’Action salue les collectivités qui ont oeuvré depuis le 11 mai en lien avec les équipes enseignantes pour que l’accueil se fasse dans le respect du protocole sanitaire : elle souligne les efforts financiers très importants que certaines municipalités ont fait pour employer des personnes supplémentaires pour l’encadrement du périscolaire ou l’entretien et la désinfection dans les établissements. En revanche, les préconisations du Conseil Départemental ne sont pas toujours en adéquation avec les capacités d’accueil des collèges soutenables sur le terrain au regard des personnels disponibles en présentiel.

2S2C ( Santé Sport Civisme et Culture)

M. Brouleau a indiqué que 53 communes seraient prêtes à mettre en place le dispositif, accompagnées par le groupe d’appui aux rythmes scolaires (GAD), l’ARS et l’USEP, en partenariat avec les IEN et les communes qui connaissent les PEDT : les intervenant-es (bénévoles, animateurs-trices, tous les personnels des accueils périscolaires) sont différent-es selon les communes, acteurs et actrices du sport et de la culture ( place importante des associations de l’Education Populaire). Ils et elles sont choisi-es en priorité s’ils/elles sont déjà connu-es des écoles et des élèves (certificat “d’honorabilité” des intervenant-es). Un travail avec les maisons de quartier est en cours sur dans les communes. Les objectifs sont de faire venir les enfants “décrocheurs” qui ne seraient pas revenus à l’école et de pouvoir augmenter les capacités d’accueil des enfants dans les écoles. Une convention est signée entre le DASEN et les maires. Elle précise le type d’activité, le nombre d’heures, qui intervient. Une première convention a été signée à Montamisé pour 38 élèves. M. Brouleau a indiqué que l’objet est avant tout sur le qualitatif des activités proposées.

La FSU/CGT Educ’Action s’interroge sur la mise en place des 2S2C : si nous portons un grand intérêt à l’éducation partagée entre les différents acteurs du monde éducatif, nous demandons qu’une vraie réflexion soit menée sur les différents temps de l’enfant, en collaboration avec les différents partenaires (associations complémentaires de l’enseignement public et d’éducation populaire, collectivités territoriales, parents d’élèves) afin de définir un projet éducatif global ambitieux pour l’enfance et la jeunesse sur tous les temps et les espaces éducatifs et sociaux. Nous sommes inquiets des disparités territoriales qui vont apparaître dans la mise en place de ce dispositif : pas assez de moyens pour de nombreuses municipalités pour l’emploi de personnel qualifié. Nous sommes inquiets de la disparition d’une éducation au sport et à la culture qui ne serait plus “nationale”.
Dans les collèges, il ne s’agirait pas de contractualiser un renoncement de l’éducation nationale concernant certaines disciplines artistiques et sportives en “externalisant” des enseignements.

Liste des professions prioritaires pour l’accueil des élèves et directeurs d’école

La FSU-CGT Educ’Action a alerté sur la situation des directeurs et directrices d’écoles.

La FSU/CGT Educ’Action demande que la liste des professions prioritaires des parents pour l’accueil des élèves soit revue: Les professions prioritaires pendant le confinement ne sont plus les mêmes, en tout cas dans notre département. Il apparaît comme très inégalitaire le traitement de certaines professions par rapport à d’autres. Les personnels enseignants sont en grande difficulté face aux demandes des parents qui ont tous besoin de remettre leur enfant à l’école.
Dans le second degré, puisque les priorités ne sont pas les mêmes – les élèves pouvant se garder seuls – les chefs d’établissement ont également du mal à distinguer les élèves prioritaires et la FSU/CGT Educ’Action craint d’assister à une forte montée en puissance des effectifs entre cette semaine et la semaine prochaine et rende la situation intenable.

Le DASEN a répondu qu’une liste écrite a été envoyée vendredi aux directeurs. Un nouveau BO est à décrypter car il vient de paraître cet après-midi. Ce BO ne mentionne pas la question de ces prioritaires. Le Dasen doit prendre le temps de voir quelle application peut être décrétée dans le département en lien avec l’ARS. Le but est d’aller vers une réduction de cette liste pour faciliter l’accueil de tous les élèves.

La FSU/CGT Educ’Action regrette que ces textes arrivent maintenant alors que la plupart des collègues sont en train d’annoncer aux familles une organisation réfléchie au millimètre près jusqu’à fin juin.

Canicule et protocole sanitaire

La FSU/CGT Educ’Action demande une réponse à la préfète à son courrier pour anticiper un épisode de canicule qui pourrait survenir dans les semaines à venir : comment mettre en place le protocole sanitaire en protégeant contre les fortes chaleurs (ventilateurs, climatiseurs, jeux d’eau, accès à l’eau non contraint) ?

La préfète répond avoir fait remonter notre question sans avoir de réponse à apporter pour l’instant.

retrouver le courrier à la préfecture : https://fsu86.fsu.fr/lettre-ouverte-sur-la-gestion-dune-crise-caniculaire-dans-les-services-publics-en-periode-pandemique/

Possibilité de gardes d’enfants pour les enseignant-es

La FSU/CGT Educ’Action demande une réponse claire sur la situation des gardes d’enfants pour les collègues enseignants et parents qui ne souhaitent pas remettre leurs enfants à l’école, puisque la fiche 3 du MEN et la FAQ du ministère ne sont pas en accord. La fiche 3 de la DGRH du ministère ne traite pas de cette question et c’est pourquoi elle a fait l’objet d’une question et d’une réponse très précise dans la FAQ du ministère : Les personnels enseignants qui souhaitent garder leurs enfants et ne pas les confier à la crèche ou à l’école alors qu’ils en ont la possibilité seront mobilisés par leur responsable hiérarchique pour la continuité pédagogique. Les autres personnels devront poser des congés annuels.
M. Le Dasen indique qu’il va reprendre les textes suite à notre intervention et une première réponse du SG.

Enseignant-es en service partagé

La FSU/CGT Educ’Action a alerté sur la situation des enseignant-es du second degré en service partagé : La situation n’est toujours pas réglée dans le 2nd degré du 86 contrairement au 17 pour les personnels itinérants. Comment comprendre qu’on fasse prendre autant de risques aux personnels et aux élèves ? De plus, cela crée des tensions entre enseignant-es et chefs d’établissements, voire entre chefs d’établissements qui ne souhaitent pas « lâcher » les heures que leur devraient les TZR.
Selon la FSU/CGT Educ’Action c’est une situation inadmissible !
M. le DASEN reconnaît que cette situation n’est absolument pas réglée et que c’est compliqué. Il a demandé à ses services de faire des propositions mais ça n’avance pas et il se demande si il ne doit pas faire lui-même ce travail… Une réponse devrait être faite très rapidement.

Rentrée de septembre

La FSU/CGT Educ’Action demande que les moyens supplémentaires de 16 postes accordés cette année en carte scolaire soient pérennisés l’année prochaine ainsi que l’annulation de la suppression de 7 postes en collège.
Si l’école pendant le confinement n’était pas l’école, l’école de la reprise n’est pas satisfaisante non plus au niveau pédagogique. Les conditions d’enseignement ne permettent pas les manipulations et le travail coopératif alors que l’on sait que c’est essentiel pour les apprentissages. Tous les élèves ne seront pas tous revenus tous les jours.
La FSU/CGT Educ’Action demande donc aussi que des moyens supplémentaires soient attribués pour la rentrée de septembre 2020, rentrée très particulière où les élèves auront encore plus besoin d’être accompagnés sur le plan pédagogique (effectifs réduits pas plus de 20 par classe, PDMQDC) et sur le plan de la difficulté scolaire et du soin (RASED, CMPP, SAPAD pour les élèves fragiles qui ne pourront revenir à l’école)…
Dans le second degré, la FSU/CGT Educ’Action a demandé un abaissement des seuils afin de retrouver des groupes classe en nombre d’élèves plus restreint, gage d’un travail individualisé indispensable pour faire progresser tous les élèves et accorder du temps à ceux qui auront décroché durablement.


Modifications d’horaires des écoles depuis la reprise du 11 mai.

Depuis le retour en classe du 12 mai, un certain nombre d’écoles ont dû demander des modifications d’horaires pour répondre principalement à la fois aux contraintes sanitaires de nettoyage des locaux mais aussi aux contraintes liées à la mixité travail à distance / école en présentiel.

Ainsi les modifications sur une soixante d’école ont été présentées lors de ce CDEN. La FSU/CGT Educ’Action a indiqué qu’il y avait plus de modifications que cela en réalité pour la semaine prochaine, notamment sur les horaires d’entrées et de sorties des élèves.

Ces modifications sont valables jusqu’à la fin de l’année et jusqu’à la fin de l’application du protocole sanitaire (s’il devait être poursuivi en septembre les modifications d’horaires pourraient être prolongées).

Les chiffres à noter :

  • 60 demandes d’écoles présentées qui ont demandé à modifier leur temps scolaire et qui ont été acceptées (10 sont en attente)
  • 24 écoles sont passées sur une organisation sur 4 jours
  • des horaires de certaines écoles ne font pas les 24h hebdomadaire de temps de classe des élèves, mais par exemple 20h, pour permettre de dégager du temps pour l’enseignement à distance. La FSU/CGT Educ’Action a fait remonter le fait que des écoles s’étaient vues refuser des organisations par des IEN à cause de ces 24h. L’IA a indiqué avoir été de plus en plus souple sur les horaires au fur et à mesure de la crise, et qu’il accepte maintenant des organisations, même si les horaires sont en dessous de 24h car cela tient compte des heures de télétravail. La FSU/CGT Educ’Action incite toutes les écoles qui ont vu un refus de leur IEN sur les organisations à cause du manque de ces “24h” et d’une prévision de temps pour le travail à distance, à la revendiquer encore devant leur IEN.
  • des écoles fonctionnent uniquement sur 5 demi-journées ( 5 matinées de 4h sur les écoles du Sivos de Lusignan).
  • une école a une pause méridienne de 30 minutes.
  • sur une même commune, comme à Poitiers, les écoles peuvent fonctionner avec des horaires différents : heures d’arrivées et de départs , longueurs des demi-journées, mais aussi longueur de la pause méridienne ou utilisation du mercredi matin ou pas.

La FSU/CGT Educ’Action a fait remonter que les modifications accordées étaient pour certaines en contradiction avec le code de l’éducation comme le maximum de trois heures trente par demi-journée ou la durée d’1h30 de la pause méridienne. La FSU/CGT Educ’Action demande donc que d’autres organisations, comme celle dite des mercredis libérés, toujours interdite par le code de l’éducation malgré son plébiscite par la profession dans notre département, puisse fonctionner maintenant et à la rentrée de septembre.

pour les élu-es FSU/CGT Educ’Action en CDEN , Pauline Ballu, Julien Dupont, Matthieu Menaut